Souffrance et déni de psychanalys(t)e

Autisme, Considérations, Psychanalyse

Un éminent confrère et Professeur s’est récemment exprimé au sujet de la souffrance des enfants autistes qui lui semble « niée et déniée au fil des polémiques haineuses et ravageuses qui ont eu lieu ces dernières années, et qui ont amené la disqualification que l’on sait du soin psychique, de la psychanalyse et des psychothérapies dans le champ de l’autisme infantile ».

Cette énième posture victimaire (pauvres de nous) et démagogique (pauvres enfants), révélatrice de cet incroyable égocentrisme psychanalytique, semble surtout révéler la souffrance de celui qui ne sait plus aborder celle des autres sans avoir préalablement mis en avant la sienne. Les coupables sont logiquement désignés sans avoir vérifié le postulat de départ : ce sont bien évidemment les parents « qui n’aiment guère qu’on le leur rappelle tant ils souffrent eux-mêmes de la souffrance de leur enfant » et bien sûr ces fameuses « polémiques haineuses et ravageuses », à savoir les critiques de la psychanalyse. Nous assistons donc à la nouvelle éclosion d’un délire désormais bien connu, au sein duquel des persécuteurs instrumentalisent des parents fragilisés dans le but de nuire à la psychanalyse.

Déni de souffrance? Où es-tu? D’où viens-tu?

Cela fait maintenant quelques années que je côtoie plus ou moins directement des parents d’enfants autistes, à travers des échanges, des lectures de témoignages ou dans le cadre professionnel. Je n’ai encore jamais vu un parent refuser d’admettre la souffrance de son enfant autiste, ni même la sienne sous prétexte qu’elle serait moindre ou non prioritaire. Il s’agit évidemment de mon point de vue, celui d’un psychiatre, psychothérapeute et non psychanalyste, celui d’un critique catalogué plus haut comme haineux et ravageur mais qui, curieusement, n’a lui non plus jamais nié ou dénié cette fameuse souffrance. Ce déni ne pourrait il donc pas provenir des fantasmes de ceux-là mêmes qui le dénoncent, des interprétations sauvages effectuées sur la base d’un refus de diagnostic, de prise en charge ou à partir d’une simple réticence parentale?

Déni de souffrance? Où vas-tu? Que veux-tu?

La souffrance doit conduire au soin, le soin doit conduire à la psychanalyse (plus ou moins cachée derrière la psychiatrie et la psychothérapie) : cette croyance a été bien enracinée dans le pays par la communauté psychanalytique. Dans ce contexte, il n’est pas aberrant d’imaginer que refuser la psychanalyse implique de refuser les soins, de refuser la souffrance. Il s’agit d’une croyance que j’estime au moins partiellement responsable de la situation catastrophique en France, ce fameux retard de 40 ans. Le soin ne peut et ne doit pas être la réponse à toutes les souffrances. Le soin ne peut et ne doit pas être qu’un synonyme ou un dérivé de psychanalyse. Il est essentiel de dissocier la psychanalyse de ce qu’elle prétend être seulement quand ça l’arrange : une psychothérapie ou une médecine.

Mais pourquoi les parents refuseraient-ils de confier leur souffrance et celle de leur enfant autiste à la psychanalyse?

Cet article en est la parfaite réponse tant il illustre ce qu’un psychanalyste peut faire et ne peut pas faire de cette souffrance.

  • Ce qu’il peut faire dans un premier temps, c’est la romancer avec une imagination sans limites et un jargon qui ne l’est pas moins. Des « angoisses de chutes sans fond, angoisses de chute sans fin, angoisses de vidange, angoisses de liquéfaction, agonies primitives, angoisses catastrophiques ou encore des angoisses de perte d’objet sur le plan des relations qui se jouent en atmosphère triadique ou triangulée » (sans désigner directement les organes sexuels et les parents, c’est toujours mieux), mais aussi des « angoisses d’arrachage ou de dé-fusion sur le plan des liens primitifs qui se jouent en atmosphère dyadique, et des angoisses dites archaïques sur le plan des enveloppes qui se jouent en atmosphère principalement monadique » (l’angoisse est partout, dans toutes les situations).
  • Ce qu’il peut faire dans un deuxième temps, c’est bricoler une explication et surtout la verrouiller par l’irréfutabilité. Les autistes échoueraient donc à creuser un écart intersubjectif, ou pas : « Certains enfants autistes échouent à creuser l’écart intersubjectif et, pour eux, l’objet demeure, en quelque sorte, une question sans objet (autisme typique), tandis que d’autres, ou les mêmes après un certain temps d’évolution, sont capables de prendre en compte cet écart intersubjectif […] ». Si l’autiste ne l’est pas, ou ne l’est plus, il l’est quand même, mais sous une forme atypique.
  • Ce qu’il peut faire dans un troisième temps (du rebours intuitivo-interprétatif), c’est poursuivre l’édification de son mythe des profondeurs, remonter la seule et unique trajectoire qui soit compatible avec ses croyances de psychanalyste : celle qui mène à l’origine, à la source, à la coupable que nous connaissons tous. Ce grand professeur fait partie de ceux qui ont osé proclamer qu’il en était fini du temps où les psychanalystes culpabilisaient les mères, mais que resterait-il de la psychanalyse sans les mères toxiques, insuffisamment bonnes, phalliquement lourdes, mal censurées en tant qu’amantes de leur enfant ou pour qui quelque chose fait faillite au niveau de l’amour? Pour la cuvée 2014, la mère d’un enfant autiste sera donc qualifiée d’insuffisamment « synchronisante » et l’autiste restera considéré comme un être humain qui n’est pas né « psychiquement ».
  • Ce qu’il ne peut pas faire, c’est avant tout, et comme les lignes précédentes l’illustrent, faire évoluer ses idées et donc ses pratiques en fonction des progrès des autres, qu’il s’agisse des progrès de la science, des autres « courants » mais aussi de ceux des parents et des autistes eux-mêmes. Il existe certes plusieurs « écoles », plusieurs « vagues » de psychanalyse mais celles-ci ne diffèrent que par ce qu’elles ont à perdre, et donc par leurs méthodes de communication. Le brouhaha global qui s’en échappe mêle donc logiquement des propos ouvertement méprisants et d’autres plus rassurants : le double langage à l’échelle de la communauté psychanalytique. Mais il suffit de gratter très légèrement la croute de la frange la plus conciliante (incarnée par ce cher Professeur) pour constater que dans le fond, tous restent soudés à leurs convictions les plus délirantes.
  • Ce qu’il ne peut pas faire, c’est sortir d’un attentisme thérapeutique. La croyance dominante et terriblement ancrée demeure celle que quelque chose doit se débloquer, mais qu’il ne peut y contribuer de façon active (d’où la fameuse attente de « l’émergence du désir »). Il s’agit d’un mode de pensée typiquement superstitieux au sein duquel toute intervention trop directe du psychanalyste rendrait des progrès moins réels, moins valables, moins durables. Les bénéfices secondaires et hautement renforçateurs de cette croyance sont évidents : la psychanalyste ne peut pas se considérer responsable d’une absence de progrès à partir du moment ou ce fameux « déclic » ne doit pas venir de lui.
  • Ce qu’il ne peut toujours pas faire, c’est partager l’offre de soins avec d’autres modes de pensée ou d’autres approches qui ne valideraient pas ses principales croyances. La préservation de celles-ci reste la priorité absolue, un phénomène illustré d’un coté par les innombrables scissions effectuées dans l’histoire de la psychanalyse et de l’autre par ces approches « pluridisciplinaires » ou « intégratives », mais toujours très sélectives…

Que conclure et qui culpabiliser?

Je vous livre donc la conclusion de l’éminent Professeur concernant ce déni de souffrance :

C’est ce que j’ai voulu montrer ici pour dire que le déni de leur souffrance a, bien entendu, valeur de défense et de protection des adultes qui les côtoient, mais qu’il se retourne en dernier ressort contre les enfants et leur reconnaissance en tant que sujets en devenir.

Puis vous offre la mienne, qui diffère en un point :

C’est ce que j’ai voulu montrer ici pour dire que le déni de leur souffrance a, bien entendu, valeur de défense et de protection des adultes qui les côtoient, mais qu’il se retourne en dernier ressort contre les psychanalystes et leur reconnaissance en tant que sujets en devenir.

Mais finalement qui est donc dans le déni?

Vous avez dit « totalitarisme »?

Affaire Le MUR, Autisme, Considérations, Psychanalyse, Vidéo

Il s’agit actuellement du mot-clef le plus en vogue chez les défenseurs de la psychanalyse. Plus ces derniers se sentiront cernés, plus ils le brandiront au sein d’éléments de langage parfaitement calibrés pour l’accueillir. Se proclamer dernier garant d’une certaine forme d’humanisme, de la liberté de choix des « méthodes » ou encore du respect de la singularité du « sujet » revient à se considérer comme le dernier rempart face au totalitarisme, ceci incitant logiquement à considérer toute critique, toute opposition ou tout rejet comme relevant de ce même totalitarisme.

Les psychanalystes ont longtemps bénéficié (pour ne pas dire joui) d’une certaine immunité auprès des classes politique et scientifique, ce qui, conjugué à l’absence d’instance régulatrice, disciplinaire, centrale et spécifique (type conseil de l’ordre psychanalytique) a laissé libre cours à certaines dérives, notamment dans le champ de l’autisme. Le phénomène le plus stable et caractéristique de la nébuleuse psychanalytique reste la tendance à jeter le discrédit sur les différents groupes d’opposants. Les premiers à remettre en cause la discipline n’étaient ni les scientifiques, ni même les philosophes mais les patients. Il s’agit d’une population plutôt facile à discréditer : ils sont malades, souffrants, influençables, ne comprennent pas ce qui leur arrive et ne savent forcément pas ce qu’ils disent. Viennent ensuite les membres de l’entourage, notamment familial dont on a découvert qu’ils étaient également malades, influençables mais aussi toxiques, à commencer par les mères. Les scientifiques ont ensuite été répartis en deux catégories : les « scientistes » qui rejettent plus ou moins activement la psychanalyse guidés par des fantasmes totalitaires, et les autres qui ne savent pas vraiment ce qu’ils font mais dont certains (rares donc précieux) ont le mérite d’essayer de malaxer les progrès scientifiques pour les mettre en adéquation avec les bonnes vieilles théories freudiennes. Plus récemment, certains acteurs politiques se sont positionnés en défaveur de la psychanalyse : lorsque la critique vient de la droite, elle viendrait en réalité de l’extrême droite (totalitaire) tandis que les opposants de gauche sont considérés comme poursuivant naïvement ou lâchement la politique antérieure de droite (et donc d’extrême droite).

Voici les propos tenus récemment par un membre du gouvernement :

« En France depuis quarante ans, l’approche psychanalytique est partout et aujourd’hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d’autres méthodes pour une raison simple : ce sont celles qui marchent et qui sont recommandées par la Haute Autorité à la Santé. […] N’auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler. »

Le professionnel très certainement naïf et perverti que je suis les interprète ainsi : L’approche psychanalytique fonctionne de manière totalitaire depuis 40 ans. Le gouvernement rappelle que les recommandations officielles (Haute Autorité de Santé) doivent être respectées, ce qui implique, non pas d’éradiquer la psychanalyse, mais seulement de laisser la place à d’autres méthodes. Le gouvernement ne soutiendra financièrement que les établissements qui suivent ces recommandations.

Une bonne partie des professionnels visés les interprète ainsi : Le gouvernement impose l’éradication de nos méthodes « pluridisciplinaires » au profit d’une méthode « unique ». Le gouvernement s’appuie sur des experts qui n’en sont plus vraiment depuis qu’ils remettent en question « nos approches », probablement à cause de l’influence des associations de parents, de patients, de l’industrie pharmaceutique et des scientistes. Il s’agit d’ingérence et de totalitarisme, notamment car les patients ne pourront plus choisir ce qu’ils veulent (ou ce que nous voulons).

Pour ceux qui osent encore imaginer que la vérité se situe « entre les deux », et qu’il s’agirait finalement de remplacer un totalitarisme par un autre, le professionnel naïf et perverti que je suis vous propose d’écouter (et d’observer) une grande spécialiste de la prise en charge de l’autisme, une psychanalyste de pointe. L’association dont elle se réclame a déposé un recours contre les recommandations de la HAS en matière d’autisme qui rangent la psychanalyse au rayon des approches « non consensuelles ».

Plus le mouvement psychanalytique sera mis face à ses contradictions, ses limites, ses dérives, plus il mettra en avant ces thématiques messianique (sauvons l’humanisme) et persécutive (opposants totalitaires). La cause a beau prendre des proportions délirantes, elle n’en reste pas moins noble, mais je crains qu’à force de déceler le totalitarisme chez tous ses opposants, le mouvement psychanalytique ait fini par oublier de se préoccuper du sien. Or, paraît-il, certains psychanalystes s’en soucient…

Le groupe AUTISME sur Facebook : une affaire de scission ?

Autisme, Internet, Psychanalyse

Il y a quelques mois, un psychanalyste (1) de renom fonde un premier groupe AUTISME sur Facebook dans le but d’y réunir des psychanalystes et des parents d’autistes, ceci sans pour autant limiter le rassemblement à ces deux qualités. Il m’est impossible de certifier des intentions précises de ce psychanalyste mais j’ai interprété cette initiative comme résultant d’une volonté de renouer un dialogue constructif entre ces deux populations.

Le descriptif de ce groupe est alors le suivant : L’AUTISME EST UNE CAUSE NATIONALE ET INTERNATIONALE, alors causons ici et maintenant.

Le groupe AUTISME attire rapidement plusieurs milliers de personnes et même si une faible proportion intervient, des échanges s’engagent. Je commence à y intervenir régulièrement et à y trouver une certaine place.

Première scission

Le psychanalyste fondateur (1) se met rapidement à nommer un très grand nombre d’administrateurs parmi les membres du groupe jusqu’à ce qu’un psychanalyste (2) prenne l’initiative de supprimer tout le monde de l’administration, sauf lui-même.

Devant ce qui est alors considéré par beaucoup comme une prise de pouvoir autoritaire et sans partage, le psychanalyste fondateur décide de fonder un deuxième groupe nommé  • AUTISME •Ÿ, ceci après avoir refusé de piloter le groupe AUTISME II : la réconciliation auparavant créé par quelqu’un d’autre suite au putsch. Il est alors suivi par la plupart des intervenants sans pour autant que ces derniers ne quittent le premier groupe dans lequel la plupart des échanges cesseront. Il est alors décidé que le nouveau groupe sera administré par une équipe de cinq personnes parmi lesquelles le psychanalyste fondateur (1), une psychanalyste (3), un juriste (4), la mère d’un enfant autiste et un ancien infirmier en psychiatrie également père d’un enfant autiste.

Deuxième scission

Je continue alors régulièrement à intervenir dans le nouveau groupe jusqu’à être sollicité pour faire partie de cette équipe d’administration en tant que psychiatre d’orientation TCC. J’accepte cette proposition et découvre que mon admission parmi les administrateurs a entrainé la démission de la psychanalyste (3) qui en faisait partie jusque-là. Elle fonde alors dans la foulée un nouveau groupe relatif à la psychanalyse.

Troisième scission

Quelques jours plus tard, le psychanalyste fondateur (1) exclue sans préavis tous les membres de l’équipe d’administration, sauf lui, ainsi que plusieurs intervenants du groupe. Je me retrouve même exclu du groupe tout comme le juriste. Le psychanalyste fondateur nomme une nouvelle équipe d’administration comprenant un psychanalyste renommé (5) qui déclinera rapidement l’invitation, un psychiatre d’orientation TCC également renommé qui quittera rapidement le groupe, la mère d’un enfant autiste précédemment citée ainsi que l’infirmier psychiatrique et père d’un enfant autiste. Le psychanalyste fondateur finit par quitter le groupe pour aller créer un nouveau groupe relatif à la psychanalyse et au sein duquel il insultera publiquement une psychanalyste (6) qui déposera une plainte contre lui au Conseil de l’Ordre.

Quatrième scission ?

Je suis rapidement réintégré au sein de l’administration du groupeŸ • AUTISME • Ÿen compagnie du juriste (4), de la mère d’un enfant autiste précédemment citée ainsi que l’infirmier psychiatrique et père d’un enfant autiste. Il est alors décidé d’inclure parmi les administrateurs un nouveau psychanalyste renommé (7). Quelques semaines plus tard, je m’aperçois que ce dernier m’a bloqué, ce qui implique que je ne peux pas lire ce qu’il poste sur le groupe. Le blocage est apparemment bien antérieur à la création des groupes dont il est question. Quelques heures après avoir révélé ce blocage, le psychanalyste (7) quitte l’administration et le groupe.

À suivre…

Un délire thérapeutique mais non évaluable ?

Affaire Le MUR, Autisme, Considérations, Grand Public, Internet, Psychanalyse

L’épreuve de réalité à laquelle sont confrontés les psychanalystes, depuis toujours disent-ils, les conduit dernièrement à adopter des positions défensives assez pathétiques. Le fameux clivage, qui leur permettait de délirer entre eux tout en délivrant d’inoffensives bonnes paroles au peuple, ne suffit plus à les immuniser contre les critiques légitimes qui leur sont adressées, effectivement depuis toujours…

Ces psychanalystes sont aujourd’hui contraints de rendre des comptes comme jamais auparavant, donc à une ouverture pour le moins périlleuse puisqu’il s’agit de laisser la population découvrir que la pratique psychanalytique est fondée sur des idées délirantes.

Le reportage de Sophie Robert constitue à ce jour la meilleure illustration de ce phénomène en offrant « de la bouche des psychanalystes eux-mêmes » le contenu brut de ce délire. Si ces psychanalystes ont su considérer ces propos comme inacceptables, ils n’ont pas su s’en attribuer la responsabilité et ont préféré faire condamner la réalisatrice.

Le dernier triste spectacle auquel ont pu assister les internautes consistait en l’interview d’un psychiatre du collectif des 39 dont les propos ont été enregistrés avant d’être retranscrits ici. Nous y retrouvons les postures habituelles des psychanalystes, le rejet violent des critiques, la victimisation, la désignation de persécuteurs suivie de leur diabolisation, et enfin une sorte d’autocongratulation associée à des diversions sous forme de revendications multiples et utopiques. L’incapacité ponctuelle de ce psychiatre à circonscrire le délire psychanalytique conjugué à l’absence de collaboration journalistique à ce niveau, aboutit à la présence de propos pour le moins fâcheux. À l’instar de ses confrères du MUR, le Dr Bokobza n’en assumera pas la responsabilité et accusera le journaliste de les avoir dénaturés. Son droit de réponse en est l’illustration.

Voici donc, sur la base des propos de ce psychiatre, une sorte de dénominateur commun des pensées psychanalytiques face à la critique :

1. Déni

a. Les parents ne sont pas insatisfaits, sauf une petite minorité

Ces opposants sont en réalité très minoritaires et extrêmement militants. Ils ne sont pas représentatifs de l’ensemble des parents autistes.

Les associations de parents qui récusent aujourd’hui notre approche, c’est vingt personnes qui passent leur vie sur Internet.

Selon moi, si les parents satisfaits de la psychanalyse ne s’expriment pas, c’est qu’ils ont honte.

b. Cette petite minorité est manipulée par le lobby des comportementalistes

Mais la véritable explication, c’est qu’ils sont manipulés par le lobby des comportementalistes. On leur fait croire que l’approche comportementale peut sauver leurs enfants…

c. Cette petite minorité relève de la paranoïa ou de l’hystérie

Ils font de l’envahissement paranoïaque. Ces gens-là ne se posent aucune question concernant leur enfant. Ils refusent, par exemple, qu’on leur demande s’ils l’ont vraiment désiré. Cette question n’est pas habile, je vous l’accorde, mais elle est incontournable.

d. Les critiques adressées aux psychanalystes ne sont pas fondées, sauf pour une petite minorité d’entre nous

Comme dans tous les métiers, il y a des bons et des mauvais psys.

Pourquoi ne vouloir s’appuyer que sur les pratiques inacceptables d’une très petite minorité de psychanalystes pour organiser une attaque d’envergure contre la psychanalyse?

e. Notre pratique n’est pas évaluable

Nous ne répondons pas à leurs critères d’évaluation donc, pour eux, nous ne sommes pas crédibles. Mais le principe d’évaluation à partir de normes est radicalement opposé à notre démarche! La relation avec le patient, on ne peut pas l’évaluer.

2. Victimisation

a. Pierre Delion : le martyr

Tous soutiennent notre collègue, le professeur Pierre Delion, modèle d’ouverture, d’humanité et d’intelligence, harcelé depuis des années et quelquefois menacé par des personnes qui ne veulent ou ne peuvent rien entendre de la complexité des situations singulières de chaque enfant qui souffre.

Et c’est lui qui est harcelé par les associations de parents.

b. Pauvres de nous

Actuellement une campagne d’une rare violence, appuyée sur des certitudes bien étranges, affirme que la psychanalyse n’aurait rien à voir, à faire, ou à dire concernant l’autisme.

c. Pauvres enfants, pauvres parents

Comment accepter de « divise  » un enfant de cette manière?

C’est tellement l’horreur absolue d’avoir un enfant autiste.

En réalité, il s’agit de méthodes extrêmement violentes, importées des Etats-Unis. Elles coûtent 30 000 euros par an et par enfant.

Ils refusent, par exemple, qu’on leur demande s’ils l’ont vraiment désiré. Cette question n’est pas habile, je vous l’accorde, mais elle est incontournable.

L’arrivée d’un enfant autiste bouleverse une famille. Cela renvoie les parents à leur histoire personnelle, à des choses extrêmement douloureuses. Cela touche à leur intimité, qu’ils n’ont pas envie de dévoiler.

Un déni de démocratie existe non pas quand des idées font l’objet de débat quelquefois vifs mais quand dans notre pays un trop de familles sont confrontées dramatiquement à la recherche d’une place pour leur enfant!

d. Pauvre culture

Pourquoi vouloir exclure du champ de la prise en charge des enfants autistes une théorisation qui depuis plus d’un siècle est devenu un fait de culture?

3. Persécution

a. Les comportementalistes = dresseurs normalistes = danger

Mais la véritable explication, c’est qu’ils sont manipulés par le lobby des comportementalistes. On leur fait croire que l’approche comportementale peut sauver leurs enfants…

En réalité, il s’agit de méthodes extrêmement violentes, importées des États-Unis. Elles coûtent 30 000 euros par an et par enfant. Il y a derrière tout ça un immense enjeu financier. Et même si elles marchent parfois, cela reste du dressage! C’est comme la peur du flic, certes efficace, mais à quel prix?

Les comportementalistes disent que la psychanalyse n’est pas scientifique, qu’il n’y a pas de preuve de son efficacité.

Mais je suis opposé aux normes à base de statistiques et de chiffres que les comportementalistes tentent d’imposer.

b. génétique = solution de facilité = eugénisme = fascisme = danger

C’est plus facile de dire à un parent « vous n’y êtes pour rien dans l’autisme de votre enfant, c’est génétique ». Ces professionnels jouent sur l’illusion. Je comprends très bien que ce soit plus reposant pour les parents. C’est tellement l’horreur absolue d’avoir un enfant autiste.

c. Haute autorité de santé = illusionnistes = dictateurs normatifs = danger

Aussi je soutiens que ceux qui, telle que la haute autorité de santé (HAS) veulent faire croire que certaines techniques, parce qu’elles seraient « les plus évaluables » doivent être utilisées seules, à l’exclusion de toutes les autres, sont des marchands d’illusion, à la solde d’une normativité bien inquiétante.

Ces équipes médico-éducatives refusent des diktats venant de l’extérieur qui tentent de formater leur travail en leur imposant des techniques assimilables à des « kit de bonne conduite ».

4. Glorification

a. Pas d’humanisme sans psychanalyse

C’est dans la relation avec l’enfant qu’il se passe quelque chose. Or cette relation n’est possible qu’avec la psychanalyse. Sans elle, on devient des machines, des techniciens de la santé.

Parce qu’elle propose une théorie (certes bien inachevée) du fonctionnement psychique humain et des enjeux relationnels qui en découlent, la psychanalyse est dans ce sens un formidable outil de travail.

b. Pas d’ouverture sans la psychanalyse

C’est l’universitaire le plus ouvert dans le domaine. Il fait pourtant de la recherche et prône une approche intégrative de toutes les disciplines.

c. Pas de remise en question de l’institution ni de soutien à l’entourage sans la psychanalyse

Soigner, en psychiatrie, demande une éthique du doute, une prise de risque.

En ce sens l’apport de l’outil psychanalytique est important si l’on veut aider des éducateurs ou des pédagogues à soutenir leur relation avec les enfants dont ils s’occupent, ou bien aider les parents qui le demandent à se dégager quelque peu de leur difficulté (détresse, angoisse, culpabilité) pour mieux pouvoir répondre aux besoins et désirs de leurs enfants. Il est aussi fort utile quand il s’agit de repérer dans une institution les mécanismes de rejet ou d’exclusion (ou de pitié) sécrétés par les difficultés de cette pratique qui demande d’entrer en négociation permanente avec soi, avec son intimité.

d. Les étrangers nous l’envient, la psychanalyse

La psychiatrie française, que le monde entier admire, ne doit pas être balayée par le moyen des critères d’évaluation.

e. Pour toutes ces raisons : la résistance s’impose

Nous allons rentrer en résistance, en continuant de défendre haut et fort ce que nous pensons.

Ce ne sont pas les psychanalystes qui vont entrer en résistance mais les milliers de personnes qui, travaillant en équipes pluridisciplinaires, accueillent, partagent accompagnent la souffrance des enfants et des parents, au quotidien, en permanence.

5. Diversion : le vrai problème, c’est le manque de moyens

Toutes ces polémiques permettent hélas d’éviter une question centrale: comment les équipes de soins et les parents peuvent ils s’unir pour exiger des pouvoirs publics des moyens supplémentaires en personnels et en institutions pour s’occuper des enfants autistes?

KOllectif 7 janvier : pour une psychiatrie et une psychologie basées sur des preuves scientifiques

Prise en charge

S’il semble aujourd’hui légitime de baser la médecine sur des preuves, la psychiatrie française, du fait de son imprégnation psychanalytique persistante, bénéficie d’une sorte de dispense partielle dont les prétextes demeurent pour la plupart des idées reçues. Il s’agit pourtant d’une spécialité médicale qui doit non seulement pouvoir bénéficier des dernières avancées de la science mais également se soumettre aux règles de déontologie qui s’appliquent au reste de la médecine, avec comme préoccupation première la qualité des soins délivrés aux patients. Ce KOllectif 7 janvier aspire donc à une psychiatrie française basée sur les preuves scientifiques plutôt que sur des croyances. Je vous laisse découvrir son manifeste (également sur Facebook) :

KOllectif du 7 janvier

« Pour une psychiatrie et une psychologie basées sur des preuves scientifiques »

L’autisme a été déclaré « grande cause nationale » pour 2012.  Partout dans le monde, ce handicap est pris en charge par des méthodes éducatives qui ont fait leurs preuves, à la fois sur un plan scientifique et dans la vie des enfants qui en sont atteints, que ce soit en Europe du Nord, en Grande Bretagne, aux  États-Unis, en Australie, au Japon (et dans la plupart des pays d’Asie) en Espagne, au Canada, en Belgique.

Partout… Sauf en France où les familles se heurtent à la résistance de pédopsychiatres et d’autres professionnels d’obédience psychanalytique qui récusent ces méthodes d’inspiration cognitivo-comportementale.

Un récent documentaire, Le Mur, réalisé par Sophie Robert avec l’association Autistes Sans Frontières a dénoncé cette situation unique au monde en interviewant des psychanalystes reconnus sur leur approche de l’autisme. Cette démarche lui a valu d’être attaquée par trois des psychanalystes qui estimaient avoir été piégés. Elle a été condamnée à leur verser 34 000 euros pour « atteinte à l’image et la réputation », et à retirer les interviews concernées. Elle a depuis fait appel de ce jugement.

Ce procès a soulevé un vent de révolte du côté des parents et de nombreux psys qui réprouvent cette forme de censure et déplorent qu’aucune discussion ne soit possible. La presse a relayé cette atteinte à la liberté d’expression. Au fil des jours, un comité de soutien puis un groupe de dialogue se sont constitués, rassemblant des psychiatres, des psychologues, des parents, des patients, des scientifiques, des professeurs de collège, de lycée, d’université et une femme politique.

Ils partagent :

Une indignation certaine devant la prédominance de l’approche psychanalytique au sein de la psychiatrie et de la psychologie françaises
L’aspiration à une psychiatrie moderne, ouverte sur le monde, appuyée sur des recherches scientifiquement validées, qui concernerait aussi bien les personnes avec autisme que tous les autres patients.

Cette psychiatrie se reconnaîtrait dans les énoncés suivants :

1. La psychiatrie est une discipline médicale

Pour être humaniste, elle doit obéir aux mêmes exigences que l’ensemble des disciplines médicales :

– Être capable de nouer une alliance thérapeutique entre le patient, et éventuellement sa famille et les soignants

– Son enseignement et sa pratique doivent être fondés sur des preuves, avec réactualisation continue des connaissances.

–  Elle doit respecter la déontologie médicale, avec au premier chef le souci de la qualité du service rendu au patient

– Elle doit mettre en jeu l’ensemble des moyens pertinents et une information loyale et contradictoire du patient et le cas échéant de ses représentants légaux sur les troubles et sur les prises en charge.

2. Les psychothérapies sont les pratiques du soin psychologique

– Elles doivent s’appuyer sur des modèles psychologiques compatibles avec l’état des connaissances sur les troubles qu’elles entendent soigner.

– Au même titre que les autres modalités de soins, leurs effets doivent être évaluées en terme de service rendu : bénéfice / risque / coût.

– Elles doivent non seulement atténuer la souffrance qui s’exprime dans les symptômes, mais aussi améliorer la qualité de vie.

– Elles doivent faire appel à des professionnels spécialement formés, et à même de mettre à jour leur pratique avec l’évolution des connaissances.

– La formation initiale et continue des psychothérapeutes comme celle de tous les soignants doit être obligatoire : ce qui implique un dispositif de contrôle de sa qualité et de son suivi par les intéressés, tout comme à l’étranger.

3. Les personnes en situation de handicap psychique ont droit à la promotion de leur développement et de leur qualité de vie,

intégrant leur insertion sociale, familiale, scolaire et professionnelle selon les situations. Le soin n’est qu’un aspect de la réponse à la détresse. Le monde de l’enseignement et celui du travail sont aussi impliqués dans la promotion du bien-être et de la qualité de vie de chacun.

4. Les données concernant l’autisme infantile sont maintenant parfaitement claires

Les enfants autistes  ont besoin de soins efficaces fondés sur des preuves qui leur permettent une scolarisation en milieu habituel. L’élément qui choque le plus les étrangers réside en ce que 80% des autistes ne soient pas scolarisés en France et que nombre de familles doivent emmener leurs enfants en Belgique pour avoir enfin des soins conformes à l’état des connaissances scientifiques.

Or il existe 27 études, trois méta-analyses et des recommandations publiées par des agences officielles : françaises, américaines, anglaises et espagnoles qui affirment que les seules méthodes ayant prouvé leur capacité à atteindre cet objectif dans environ 50% des cas sont des méthodes comportementales et cognitives. Aucune autre méthode n’a jusqu’à présent fait preuve de son efficacité (cf. références).

Bien entendu, cet état des lieux est provisoire et devra être révisé en fonction du progrès des connaissances scientifiques. Pour cela, plus de recherches sont nécessaires, sans exclusivité théorique,  à la fois sur les facteurs biologiques et psychosociaux sous-jacents aux troubles, et sur l’amélioration et l’évaluation des approches psychothérapiques et éducatives.

Signataires initiaux :

Mme Brigitte Axelrad – Professeur honoraire de philosophie et de psychosociologie.

Dr. Jean Brissonnet – Physicien. Auteur et conférencier sur le thème des médecines non-conventionnelles.

Dr. Jean Cottraux – Psychiatre Honoraire des Hôpitaux, ancien chargé de cours à l’Université. Lyon 1, HDR.

Pr. Esteve Freixa i Baqué – Professeur d’Épistémologie et Sciences du Comportement.

Dr. Nicolas Gauvrit – Maître de conf. en Mathématiques (Univ. d’Artois et Paris VII), Docteur en sciences cognitives.

Dr. Nouchine Hadjikhani – Médecin-chercheur en neurosciences.

M. Yann Kindo, – Professeur d’histoire-géographie, militant rationaliste.

Dr. Guillaume de Lamérie – Psychiatre, psychothérapeute, praticien hospitalier.

Mme Alexandra Meert – Psychologue, psychothérapeute comportementaliste.

M. Gérard Mercuriali – Parent d’enfant TED, professeur d’EPS.

Mme Magali Pignard – Parent d’enfant TED, Agrégée de physique.

Dr. René Pommier – Maître de conférences honoraire docteur d’Etat  (littérature française Paris IV) et écrivain.

M. Jérôme Quirant – Maître de conférences , Université Montpellier II.

M. Jean-Louis Racca – Professeur de mathématiques, militant rationaliste.

Dr. Franck Ramus – Directeur de recherches au CNRS, docteur en sciences cognitives.

Mme Isabelle Resplendino – Secrétaire Nationale-Adjointe du Collectif des Démocrates Handicapés.

Mme Sophie Robert – Scénariste, réalisatrice et productrice.

Dr. Igor Thiriez – Psychiatre, psychothérapeute, praticien hospitalier

Mme Chantal Tréhin – Neuropsychologue, Parent d’enfant TED, formatrice.

Dr. Laurent Vercueil – Médecin neurologue hospitalier, doc. en neurosciences, INSERM U836.

Dr. Dominique Yvon – Parent d’enfants TED, Physicien-chercheur.


Références

1. Anderson, S. R., Avery, D. L., DiPietro, E.K., Edwards, G. L., and Christian, W.P. (1987). Intensive home-based early intervention with autistic children. Education and Treatment of Children, 10(4), 352-366.

2. Bibby, P., Eiseseth, S., Martin, N. T., Mudford, O. C. and Reeves, D. (2001). Progress and outcomes for children with autism receiving parent-managed intensive interventions. Res Dev Disabil, 22, 425-447.

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2. Ortega JVR (2010). Applied behavior analytic intervention for autism in early childhood: Meta-analysis, meta-regression and dose–response meta-analysis of multiple outcomes, Clinical Psychology Review 30, 387–399.

3. Diggle TTJ, McConachie HHR. Parent-mediated early intervention for young children with autism spectrum disorder. Cochrane Database of Systematic Reviews 2002, Issue 2. Art. No.: CD003496. DOI: 10.1002/14651858.CD003496.

Revues et recommandations

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2. INSERM. Psychothérapie : trois approches évaluées, expertise collective (O. Canceil, J. Cottraux, B. Falissard, M. Flament, J. Miermont, J. Swendsen, M. Teherani, J.M. Thurin), INSERM, 2004 ; synthèse en ligne : www.inserm.fr/content/download/1420/13020/file/psychotherapie_synthese

3. Fuentes-Biggi J., dir.- Guida de buena pratica para el tratamiento de los trastornos del espectro autista, in :Revista de Neurologia, 2006, n° 7, vol. 43, pp.425-438 / traduction de Ka rina Alt : Guide de bonnes pratiques dans le traitement des Troubles du Spectre Autistique. Recommandations du Groupe d’Etudes sur les Troubles du Spectre Autistique de l’Institut de Santé Carlos III, 30 pages. http://satellite.satedi.org/IMG/pdf/GUIDE_traitement_des_TSA_Institut_Carlos_III.pdf

4. Myers SM and Plauché Johnson C. Management of Children With Autism Spectrum Disorders, Pediatrics 2007;120;1162; originally published online October 29, 2007. DOI: 10.1542/peds.2007-2362.

5. National Health Service (NHS). Scottish Intercollegiate Guidelines Network (SIGN) : Assessment, diagnosis and clinical interventions for children and young people with autism spectrum disorders. A national clinical guideline, July 2007.

6. National Autism Center (NAC) : Findings and conclusion. Addressing the need for evidence based practice guidelines for autism spectrum disorders. 2009 National Autism Center 41 Pacella Park Drive Randolph, Massachusetts 02368.