Ce qui cloche AVEC la psychiatrie

témoignages

Les défauts d’un système ne sont jamais mieux pointés que par ceux qui le subissent en bénéficient. Voici le témoignage d’un usager posté hier sur un groupe Facebook que je co-administre. J’y adhère suffisamment pour m’abstenir de toute remarque supplémentaire. Mais que les lecteurs ne s’en privent pas !


1 – Déjà, il a fallu près de trois ans après le début du déclenchement de mes difficultés pour que je voie le moindre psy ou médecin. Youhou, vive la détection rapide des problèmes ! (et encore trois ans, c’est plutôt rapide dans le domaine…)


2- Ce sont davantage mes amis, mes proches, mes profs, les autres patients qui ont contribué à  mon rétablissement que les soignants (en gros hein, il y en a quand même eu quelques-uns de géniaux)


3- Or, l’auto-support est très peu utilisé, voire, il peut faire peur aux soignants (bah oui forcément les patients entre eux ne pensent qu’à s’enfoncer les uns les autres…)


4- Même chose pour le principe d’empowerment, bien souvent, et malheureusement, les décisions concernant la vie, les soins etc. sont décidées pour les patients et non pas par ou avec eux. Il n’y a quasiment aucune reconnaissance de l’expertise que peuvent avoir les patients, ou même qu’ils puissent se connaitre, savoir ce qui peut leur faire du bien…


5- Il y a une certaine omniprésence de la psychanalyse. Je n’y suis pas farouchement opposée, mais les recherches, les pratiques ont évolué et ont montré leur efficacité (notamment : groupe de parole, thérapies comportementales et cognitives, TCD de Linehan, Médiateurs de santé pairs, thérapies brèves…). Je pense qu’il faudrait laisser la liberté à chacun d’avoir le soutien qu’il souhaite, sans qu’une seule façon de faire lui soit « imposée ».


6- Les chambres doubles/triples… Je ne comprends pas l’intérêt d’être passé de dortoirs collectifs à des chambres partagées… Autant passer directement à des chambres individuelles non? Et non je ne pense pas que ça revienne plus cher au final, et non je ne pense pas que ça bloquera des lits plus longtemps… Je pense que si les personnes sont dans des conditions où elles peuvent se reposer correctement, vivre à leur rythme, écouter la musique qu’elles aiment, accueillir des personnes dans leurs chambres en toute intimité, ne pas avoir de crainte quant à la sécurité de leurs affaires et de leur personne… et bah elles restent moins longtemps, et ont moins besoin de revenir, et surtout, ça éviterait les changements de chambres incessants relatifs au fait que les chambres à plusieurs ne puissent être mixtes, que certains patients ne puissent partager la même chambre pour X raisons… et pendant ce temps, les personnes en soutien (soignants, aide soignants, pairs-aidants…) seraient davantage disponibles pour faire autre chose que des changements de chambre…


7- A mon sens, l’hôpital n’amène pas à la réinsertion sociale et n’encourage pas à une continuité dans les soins. Souvent, les personnes hospitalisées se retrouvent enfermées pendant un laps de temps plus ou moins long, puis, quand il y a besoin d’une place et/ou qu’on considère que la personne va « mieux », on la fait sortir, souvent sans préparation, sans savoir ce qui va se passer à l’extérieur, sans travail avec les proches, sans lien avec les partenaires ou lieux d’accueil possibles… La période la plus risquée au niveau du suicide est la sortie d’hospitalisation… Alors ok, pas tout de suite une suppression de l’hôpital… mais une généralisation du séquentiel, de l’hôpital de nuit, une préparation au retour à l’extérieur…


8- L’hôpital n’est pas accueillant selon moi. Dans le meilleur des cas c’est propre et blanc, souvent c’est défraichit, dégradé, moche, pas confortable, neutre, sans recherche pour que les personnes puissent s’y sentir bien le temps de l’hospitalisation ou dans les salles d’attente… Alors les bancs en métal à l’intérieur… Ça se transforme en canapés confortables, les affiches d’information sur les horaires des repas partout.. ça se met dans une zone délimitée consacrée aux informations pratiques… et à la place on met une jolie couleur sur les murs, des tableaux, des murs d’expression, des bibliothèques, des idées de sorties… (et on propose aux patients de participer à la déco, ok ?!)


9- Le tabac: A l’hôpital, c’est zéro alcool. Ok, ça me va (plus ou moins mais je ne vais pas détailler), et le tabac? Sérieusement, on laisse des personnes qui ont une espérance de vie déjà moindre, et qui ont tendance à déprimer, baisser encore leur espérance de vie et déprimer davantage à cause de la cigarette et des effets de manque? Il n’y a pas de possibilité de fournir des nicorettes, de patchs, des cigarettes électroniques? Et puis avec l’argent qui n’est pas dépensé en tabac, les gens peuvent se faire plaisir à l’utiliser pour autre chose non ? (genre bien manger: la bouffe d’hôpital est souvent immonde mais bon, tout le monde est plutôt d’accord là-dessus je pense… quand quelqu’un ne prend plus plaisir à rien, si on retire en plus le plaisir de la nourriture, c’est pas gagné!)


10- Et sérieusement… la « juste distance professionnelle »… A un moment il faut se calmer… Entre une juste distance et un mur de glace/granit… il y a un monde. La juste distance n’empêche pas bienveillance, humour, partage, soutien, intérêt pour l’autre… Après, tout le monde n’a pas forcément la possibilité, l’envie ou autre de laisser son numéro de téléphone, mais déjà, pour un patient avoir l’impression d’être traité comme un humain, et bah ça fait du bien… ne pas être un numéro de chambre c’est important.


11- Les « problèmes » et les « usagers » sont souvent GERES dans l’urgence. Un usager ne se gère pas déjà, il doit être soutenu, accompagné, soigné, écouté, pas géré! Et puis dans l’urgence, la précipitation, quand la personne est au plus mal, que les proches sont perdus, que les professionnels ne sont pas très disponibles, et que le temps manque  on prend rarement les bonnes décisions… Alors oui ça peut prendre davantage de temps  à court terme, mais en fait ça fait gagner un temps fou! Je ne pense pas que quelqu’un aime que l’on prenne des décisions importantes pour lui à sa place, à la va vite… Si on prend du temps pour voir régulièrement quelqu’un, en le connaissant mieux, on peut mieux anticiper, éviter des hospitalisations. On évite que la personne se braque, on permet un lien de confiance qui lui permettra surement de s’adresser plus facilement aux personnes qui la soutienne si elle observait quelque chose chez elle qui allait moins bien…


12- Et ce n’est pas à l’usager d’avoir à s’adapter au système de soin, il doit déjà tenter de vivre avec sa souffrance. C’est le taf des médecins, des psychologues, des pairs-aidants, des éducateurs, des infirmiers, des aide soignants et cie.. Alors oui « on manque de moyens ». Si les efforts étaient concentrés sur : soutenir les personnes dans leur individualité, la patience, la bienveillance, rendre la personne actrice de son accompagnement, elles auraient après moins besoin du soutien de soignants.. . Donc moins d’hospitalisations à répétition, moins d’’épuisement et de sentiment d’impuissance chez les professionnels. Et les patients n’existent pas que dans ces lieux, ils « fonctionnent » à l’extérieur, ils y fonctionnent souvent très bien…


13- La contention, la punition, la « camisole chimique »… l’abus de pouvoir quoi… Je ne comprends pas… A part peut-être se dire qu’on maitrise la situation, et qu’après le patient va être bien soumis. En quoi c’est thérapeutique? En quoi ça donne confiance aux patients dans le système de soin? En quoi ça invite à la parole, à la coopération? Moi je ne vois pas.


14- Les transmissions d’informations… C’est important, seulement… je pense qu’il y a une tendance à s’éterniser sur le cas de certains patients au début de la réunion, et de vouloir finir rapidement donc de survoler les derniers patients « de la liste ». (Mieux vaut être en chambre 1 qu’en chambre 38… ). Et la focalisation sur les patients qui « dérangent », qui « enervent », qui « font du bruit », qui se remarquent, se voient… Les autres : les silencieux, les calmes, les réservés, qui ne font pas de vague… Ils existent pas? Je pense qu’on les oublie souvent dans les transmissions et au quotidien. Autre type de transmissions… Quand changement de psy, quand transfert dans un autre hôpital, etc. Très rare sont les lieux qui prennent connaissance du dossier, de l’historique du patient.
Alors… à part éventuellement le parti pris de « je ne préfère pas dans un premier temps prendre connaissance du dossier du patient, je préfère qu’il se présente comme il le souhaite, et lui demande si ça lui va que je consulte son dossier pour mieux le connaitre, savoir ce qui a pu être fait avant, pour NE PAS reposer comme tous les soignants précédents les mêmes questions à chaque fois. » Parce que oui, c’est rébarbatif de redire la même chose à chaque fois et que des erreurs ou bourdes sont souvent commises sans prise en compte du dossier.


15- La « participation des usagers », les « usagers au centre du dispositif La loi 2002-2 du 2 janvier 2002 prévoit notamment la création d’espaces de parole collectifs pour les usagers qui peuvent amener à des critiques positives ou négatives de leur part, des demandes, des idées… Bizarrement ça se passe rarement, alors quoi? La parole des usagers fait peur, n’a pas de valeur, de toute façon ils ne connaissent pas leurs droits, ils ne parleront pas,ils veulent jamais rien faire, on a déjà essayé des trucs et ça marche jamais? Et bah non, c’est juste obligatoire… A aménager en fonction du lieu, de la problématique des personnes, de leurs envies, mais c’est obligatoire…


16- La sexualité… La loi n°2005-102 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005 prévoit entre autre qu’il est interdit d’interdire aux personnes d’avoir une sexualité, même si elles sont hospitalisées. Oui. (On revient un peu à l’idée des chambres individuelles du coup, qui ferment à clef de l’intérieur…). Alors ok, les traitements jouent sur la libido, c’est mieux de ne pas se retrouver avec une patiente enceinte sur les bras… Mais oui, en fonction des lieux, des patients, il faut trouver un moyen que les personnes puissent avoir le même droit à la sexualité que tout le monde… Alors oui ça veut dire en parler et oulala c’est gênant, alors des intervenants extérieurs? Et pourquoi pas laisser plus de perms, et pourquoi pas un studio au sein des structures pour permettre ces moments?


17 – Les « enfants » de moins de 16 ans et les visites… INTERDIT ! Ok, ça peut être choquant d’une façon ou d’une autre de se retrouver au milieu d’un service de psychiatrie adulte… Mais c’est aussi ne pas respecter les droits du patient de l’empêcher de voir ses enfants, ses proches, ses frères et sœurs… Alors ok, pas en plein milieu du service, mais oui, c’est obligatoire (toujours la loi du 11 février 2005 et aussi dans les lois relatives à la protection de l’enfance) de permettre aux patients de pouvoir garder le lien avec leur entourage si cela ne risque pas fortement de mettre quelqu’un en danger… Donc… des tas de possibilités… la base c’est de laisser les personnes se balader dans le parc de l’hôpital… Et, si les chambres étaient individuelles, si il y avait une pièce dédiée aux moments, rencontres, s’il y avait une salle de jeux pour les enfants où les parents hospitalisés et leurs enfants pourraient se retrouver, il y aurait ce problème ? S’il y avait des assistantes maternelles en soutien à la parentalité à un moment où ils se sentent « nuls », si les visites étaient préparées en amont, s’il y avait ces choses, ou d’autres, soyons créatifs, et bah ça éviterait grandement les ruptures familiales, l’isolement des patients, l’incompréhension des proches…

 

54 réflexions sur “Ce qui cloche AVEC la psychiatrie

  1. On exige…personnellement en Belgique c’est ce qui est fait. …mais le fonctionnariat prend de plus en plus la place du professionnalisme. ..l horaires c’est l horaires et mon pré carré mon domaine. ..et restons zen. .

  2. Si vous adhérez à tout ça, alors le temps est venu pour vous, soit de monter un cabinet privé, soit un centre de soins avec des méthodes alternatives. Parce que ni les articles – même intéressants – ni les commentaires sur les réseaux sociaux ne changeront quoique ce soit dans les méthodes de la psychiatrie en France.

  3. En commentaire supplémentaire:
    Le scandale en France c’est qu’après 8 ans d’études les psychiatres sont juste bons à prescrire du médicament; et le plus fréquemment du neuroleptique ou un antidépresseur; faisant de la France un des pays les plus consommateurs au monde!

  4. Tout d abord quand j ai lu le texte, je me suis dit oui elle a tout à fait raison… Après en le relisant je me suis dit: mais qu attendais t elle de son hospitalisation…? Finalement l hôpital n a t il pas jouer son rôle en l aidant à prendre conscience de ses limites, n a t elle pas rejouer la relation qu elle attendait entre ses murs, attachement pour ensuite se libérer et exercer son propre sens critique? Pour finalement presque rejeter les murs qui l ont accueillie en laissant entendre qu elle proposerait mieux….? Ça laisse pensif quand a sa propre expérience parentale si on veut aller plus loin…
    Ce qui me pose encore question c est la place qu elle se donne en laissant le commentaire, qui n en ai pas vraiment une, qu a t elle choisie? L a t elle trouvée?
    Un peu à l instar d un aliéniste et rockologue qui a relevé son texte…….

    1. Les réponses à toutes ces questions figurent clairement et précisément dans le billet, « ce qui me laisse pensif » quant au fait que vous l’ayez lu avec attention. Il est tout à fait intéressant de spéculer quant à ce qui pourrait se jouer « inconsciemment » mais seulement après avoir examiné les faits concrets dans un premier temps. Si vous commencez par zapper l’évidence pour vous précipiter dans le fantasmatique, il ne faut pas s’étonner que çe que vous dénommez « folie » soit projetée sur vous par ceux-là même que vous qualifiez de fous.

    2. Bienvenu au paradis
      Évidemment on ne peut qu’être d’accord avec ce beau texte … tellement bien documenté qu’on le penserait écrit par un spécialiste du droit de la santé
      Pourtant, sans parler des moyens gigantesques qu’il faudrait pour obtenir tout cela, les demandes de cette dame ferait de l’hôpital psychiatrique un havre de paix à l’abris de la réalité du monde … un paradis.
      Qui voudrait , ou pourrait, sortir du paradis 😊 !

      1. Par la grande galaxie, c’est un vrai débat que vous lancez…
        L’hôpital doit il être un paradis dont on ne voudrait jamais sortir ou un camp d’entrainement commando pour affronter le monde impitoyable dehors?
        Je pose la question sous la forme d’un faux dilemme évidemment, c’était trop tentant.
        Je me place clairement beaucoup plus du coté « soin » que du coté « éducatif », ce qui signifie que selon moi les efforts devraient plutôt s’effectuer dans le sens du paradis.
        Et nous avons encore de la marge. De ce que j’en sais, ceux qui veulent rester par excès sont encore une minorité comparée à l’énorme majorité qui considèrent l’hôpital comme un monde encore plus cruel que l’extérieur… Et qui ne pensent qu’à fuir.

  5. Il ne faut pas vous étonner que lorsque vous proposez au lecteur de ne pas se priver de remarques, il ne s en prive pas ! Ou alors précisez la consigne et vos attentes….
    D autre part difficile de s en tenir aux faits concrets lorsque ceux ci ne sont pas mentionnés dans leur intégralité (dans votre introduction) forcément ça laisse place à toute la part fantasmatique du lecteur. (Est ce volontaire de votre part? Besoin d heures supp?)
    Dans l absolu, j ai soulevé le fait que son discours laissait pensif quand a la place qu elle se donnait, je trouvais surtout intéressant chez elle « son contenant  » (c est à dire sa façon de se situer en qualité d ex patiente entre 2 camps, entre 2 réalités) plutot que « le contenu » qu elle livre et qu on partage… mais ce n est que remarque personnelle….
    Finalement peu de folie dans mes propos même si je partage l idée que notre propre folie ne peut exister qu à travers celle de l autre…
    Vous étiez plutôt  » rock  » ce soir, non ?

    1. Le problème de vos « remarques » se situe plus dans leur forme que dans leur fond (à priori) puisque leur forme rend leur fond totalement opaque. Il serait à mon avis judicieux que vous repreniez à partir de votre premier commentaire pour formuler les choses de façon plus claire et précise plutôt que par des questions floues et détournées. Ca nous évitera de passer par l’étape où vous prétendrez que je les ai mal interprétées. Ca m’évitera aussi à mon tour de spéculer sur vos intentions qui ne sont franchement pas très claires (entre l’anonymat, l’allusions sur les heures supp etc.).
      Pour répondre à ce qui est à peu près palpable dans votre deuxième commentaire, et de mon point de vue, il n’y a pas deux camps ni deux réalités.
      Si vous concevez les rapports entre professionnels et usagers selon deux « camps », vous envisagez forcément ces rapports sous l’angle de l’opposition et d’une injonction à prendre position au sein de l’une de ces deux cases. Selon moi, il n’y a qu’une réalité (certainement pas « deux », ni une bonne et une mauvaise) mais une infinité de manières de concevoir cette réalité.
      Ainsi, la « place » de cet usager n’a rien d’inconfortable ou de surprenant. Ce n’est pas une place d’ex-patiente ni une place d’aspirante soignante. C’est une place d’usager non seulement légitime mais nécessaire.

  6. Je me permets de repartir de la définition de remarque, puisque c est à celle ci que vous nous conviez. Aussi pour ouvrir le champ des possibles, la remarque peut être générale, préliminaire; désobligeante, fondée, importante, intéressante, judicieuse, juste, pertinente, utile; banale, insignifiante, oiseuse, dénuée d’intérêt, inutile ou curieuse.

    De manière chronologique et pour vous rassurer j ai bien lu le billet de manière attentive.

    Je me permettrais aussi 2 petits parties car comme vous l avez justement soulevé la forme de mon écrit rend son fond opaque.

    Au delà du fait que je partage son point de vue sur les limites du système et donc sur tout ce qu elle a pu justement soulever; son billet a pu amener chez moi l interrogation de la finalité de l hôpital.
    Non dans le sens critique, je me questionnais surtout sur ce que chaque patient attend de son hospitalisation et ce qu il (re)joue durant ce temps. D où ma remarque sur l hôpital, n a t il pas joué son rôle en lui proposant d édifier ses propres limites? Rien de négatif dans le sens où cela aurait permis une meilleure connaissance de soi même, et n est ce pas le premier pas vers une sortie?
    N ayant pas de faits concrets, dans la mesure ou vous avez introduit le billet de la patiente en mettant en avant « les défauts d un système », j ai spéculé aux travers de sa parole sur ce que j aurais pu penser être certaines des raisons de son hospitalisation. Très inconscient de ma part… En même temps en ouvrant le dialogue il ne faut pas m en vouloir de relever ce qui me pose question.
    En ce qui concerne les 2 camps, les 2 réalités, je souhaitais plus souligner une dualité intrinsèque à chacun qu un rapport de force (finalement comment composer avec soi même). La encore je souhaitais aborder la juste place que chacun s accorde, car comme vous le dites il y a une infinité de manière de concevoir cette réalité. Je reste néanmoins un peu septique sur les attentes qu on a en fonction des rôles qu on occupe, mais c est discutable.

    C est la ou vous me permettrez de rejoindre mon dernier point: composer avec soi même et composer avec les autres.
    mes propos paraissaient opaques et je reconnais qu ils l étaient. En ce sens vous me permettrait ce petit encart:
    Je suis arrivée « presque » par hasard sur votre blog. J ai beaucoup aimé le ton que vous employez et votre titre, en tout cas la façon dont vous vous présentez et l accessibilité que vous prônez. Aussi ma part fantasmatique a (encore)pris rapidement le dessus et n a pas pu s empêcher de vouloir vérifier comment vous composez avec l aliéniste et le rockologue, plus l un, plus l autre? La encore me direz vous, je limite les rapports sous l angle de l opposition et d une injonction à prendre position en omettant que chacun peut vivre en harmonie….
    Mais c est surtout l envie d aller à votre rencontre qui m animait. Aussi j ai eu plus confiance en ma nature incisive qu en le fond intéressant de mes propos pour entamer une discussion, du moins provoquer une réponse de votre part.
    Si je peux vous rassurer sur un dernier point, si j associais la folie ce serait en premier lieu à son grain….
    …. J essaierai de ne plus faire de projections personnelles à l avenir sous couvert d anonymat…

    1. Votre style est pompeux et dans sa structure inutilement compliqué.

      Pour aller droit au but, si le patient qui témoigne ne souhaite pas en dire plus sur les conditions de son hospitalisation cela le regarde, et le ton agressif que vous employez sous des gant de velours mals tissés, n’incitera sûrement pas à vous en dire davantage.

      Vous ne connaissez à priori rien dans ce domaine qui est plus vaste que l’on peut s’imaginer, et n’avez que des interrogations et des jugements non argumentés. Pour le connaître il faut soit être patient, soit être professionnel de santé.

      Et je l’ai toujours remarqué : les parents de psychiatrés sont toujours dépassés, et une des raisons est qu’ils ferment volontairement les yeux sur leur responsabilité quand à l’état de leur enfant, car bien souvent la faute leur incombe (je parle la de la cause).

      Ensuite SOS psychiatre est la pour régler le « problème ».

      J’ai d’ailleur souvent constaté un transfert de la « maladie » des parents sur leur enfants :

      il est plus facile pour les parents de se convaincre que tous les problèmes viennent de leur enfants, qu’ils sont apparu sans raison et qu’ils n’ont aucun problèmes et rien à se reprocher.

      Bref je ne vais pas m’éterniser, mais je pense que si vous vous posez autant de questions vous devriez y faire un petit séjour, la vous aurez vos réponses.

  7. @mbaabm : C’est quoi ces commentaires de gros lourd qui veulent rien dire!

    A part ça je suis tout à fait d’accord qu’il n’y a qu’une seule réalité! Et cela pose le problème des soins sous contrainte où des magistrats prennent en considération des certificats médicaux alors que des événements extérieurs donnent tort aux certificats!

  8. @mbaabm Je précise mon propos: on comprend rien à ce que tu écris, c’est lourd. Tu pourrais pas faire des phrases plus courtes, avec un vrai sujet / verbe / complément ? Et surtout ne pas écrire une phrase et son contraire ? C’est à dire faire un effort pour être lisible.

  9. @AnneV,
    « « Ce que tes aïeux t’ont laissé en héritage, si tu veux le posséder, gagne-le »( Goethe )
    Pour faire plus simple pour vous: « existez par vous même »,
    Je peux faire plus simple encore……….

    1. Non, ça ira merci.

      Par contre, et ce n’est vraiment pas pour être méchant, sincèrement, je pense qu’un psychologue t’aiderais a mieux exprimer ce que tu ressens et tes idées, qui sont, comme a l’image de tes textes, un peu fouillies parfois et qui non-expliquées ne veulent rien dire.

      « si je partage l idée que notre propre folie ne peut exister qu à travers celle de l autre… »

      par exemple et concrètement, cette phrase porte de trop nombreuses interprétations pour être comprise, je t’explique clairement :

      – on peut devenir fou a travers la folie de l’autre
      – l’autre est fou et par sa vision erroné te voie fou
      – « notre propre folie » (folie personnelle existante) ne peut exister qu’a travers celle (la propre folie) « de l’autre » : tout le monde est fou et se voit fou

      Même si je pense, de mon point de vue que tu souhaitais te dédouaner de toute « folie » par rapport aux psychiatrés témoignant dans ce forum ou psychiatres (tu disais juste avant : « Finalement peu de folie dans mes propos »)

      Certe tu as surement de la culture, mais tu écris et tu t’exprime souvent à travers des expressions fabriquée ou toutes faites, qui sont souvent hors contexte car non expliquées et d’une logique un peu compliquée inutilement.

      Nicolas Boileau disait « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement » 😉 et je l’ai toujours constaté.

      Voila, apprend à être toi même déja, et a ne pas a te cacher derrière des expressions dans lesquelles tu te perd.

      Et ne t’inquiète pas, tu n’es pas fou, ou folle, personne ne t’en a parlé ici.

      Seulement apprends a te lacher un peu, a être un peu moins rigide d’esprit, et quand tu as des questions pose les clairements à l’intéréssé et ne fantasme pas sur des « possibles ».

      Sort de ta bulle quoi et interesse toi a l’autre, et pas derrière une fenetre 😉

      Bonne soirée.

  10. @baam Ah non tu fais erreur; les commentaires c’est pour discuter! Et lire des lignes incompréhensibles c’est très dérangeant.

  11. @baam Si tu existes par toi-même, pourquoi tu utilises le site pour critiquer, et d’une manière illisible, quelqu’un qui critique la psychiatrie?
    Pour ma part j’aime critiquer la psychiatrie, et en conséquence, je critique les propos critiques envers les personnes qui critiquent la psychiatrie!

  12. Je suis TSA (syndrôme d’Asperger). J’ai passé environ six mois en hôpital psychiatrique. J’ai pu y constater une augmentation de mes comportements « régressifs » : centres d’intérêts plus restreints, répétitifs. Comportements encouragés par le manque de motivation à permettre à la personne d’envisager sa réhabilitation et sa sortie future, ou à proposer des activités ergothérapeutiques constituant une thérapie réelle, ou ne serait-ce qu’un alternative à l’infantilisation constante. Au final, mon anxiété face au contact avec la société réelle a décuplé, jusqu’à ce que l’on m’enferme pour agitation excessive. Du coup j’ai commencé à me taper la tête contre les murs, et là, paf, contention. Donc, je ne pense pas être le seul à dire que l’HP est un endroit, en l’état actuel des choses, déconseillé aux autistes. J’en retire ce qu’on pourrait qualifier de traumatisme. La penser d’y retourner m’angoisse profondément, et je pense que la contrainte serait susceptible de provoquer chez moi des états dissociatifs. Etait-ce le but recherché ?

    1. Je ne pense pas qu’il y ait eu un quelconque but positif recherché de ce que tu décris de ton hospitalisation…
      L’hôpital devrait être un lieu sécure, un lieu pour se protéger de soi-même, pour prendre du temps pour soi, pour réajuster son traitement, pour avoir du soutien lors d’une crise…
      L’hôpital ne devrait pas être traumatisant. Il y a une vraie question autour de la contention, de l’enfermement… c’est simple à mettre en place… mais c’est horrible à vivre pour les patients.
      J’ai pu observé des sortes de comportements régressifs chez moi aussi lors d’hospitalisations… je crois qu’ils sont peut-être en lien avec le fait qu’on me traitais comme une enfant. Mais aussi que l’ennui laissait tellement de place aux angoisses que le seul moyen de les supporter était de les mettre ç distance, de ne pas les avoir en plein dans la face, à gérer comme une adulte, mais laisser les autres s’en occuper comme le ferait peut être un enfant. J’ai un doute sur mon analyse pour information, ça fait un peu trop psychanalyse de comptoir…

  13. Cela doit dépendre des HP, parce que, en 2007, j’ai pu voir mon papa à l’hôpital psy de Bohars, j’avais 14 ans. Par contre, mon frère de 10 ans, ainsi que mes soeurs de 5 et 1 ans, ne pouvaient pas venir. Mon père est resté un mois, interné, pour dépression et alcoolisme.

  14. Par rapport au tabac, je pense surtout que personne n’a à choisir pour autrui à quel moment il ou elle devrait cesser de fumer. Y compris lors d’une hospitalisation.

  15. Je reste perplexe quant au premier commentaire, supposant qu’en mettant le patient dans un univers stérile, en le gavant de médicaments, en créant des angoisses quant au monde extérieur, une rupture familiale éventuelle (j’ai du batailler avec les soignants pour que ma mère puisse venir me voir qui, à l’aise, partaient du postulat totalement gratuite et infondé qu’elle était à la base de mon mal être, ce qui a provoqué un séisme entre nous… Wouaw super les gars heureusement que vous êtes humains et pas encore des robots). Être mis à la disposition des psys qui te convoquent au petit bonheur la chance, bref, oser supposer qu’être mis en état permanent de violence médicale, est finalement un mal pour un bien c’est d’une incroyable violence. Surtout si on ouvre cette façon de voir les choses à d’autres domaines impliquant de la violence et de la soumission. C’est un commentaire très dangereux que de supposer que la violence médicale serait une bonne chose finalement, puisque face à la violence l’individu peut se rebeller et donc prendre la mesure de ses capacités de penser, de critiquer, de se grandir. Non la violence qu’elle soit médicale, institutionnelle ou de personne à personne n’est jamais un tremplin à l’accomplissement de l’individu.

  16. Bonjour,
    Je sais que vous n’avez pas besoin de confirmation, mais à celleux qui se permettent de douter de tout ça, qui remettent en question nos attentes en tant que personnes malades, je confirme tout ce qui est dit dans cet article.
    répéter toujours les mêmes choses (et donc subir de nouveau ce qu’on relate), l’ennui parce qu’il n y a littéralement rien à faire, rien n’est proposé, pas d’activité, rien. Attendre 10 jours avant d’avoir le droit de voir un.e psy4. Donc rester sans traitement ou rester avec un ttt qui nous rend malade. Fumer, ne faire que fumer parce qu’il n y a que ça. être tellement discret qu’on nous oublie littéralement; on oublie également de transmettre nos demandes aux personnes concernées. Ces foutues chambres doubles, on se sent encore moins humain, et plus « chose ».
    Ce que j’attendais de mes « séjours »? Une vraie prise en charge, de l’écoute à travers des entretiens quotidiens, même courts, qu’on prenne en compte mes demandes, mes interrogations, des activités (et n’importe lesquelles, j’aurai fait n’importe quoi). Du chauffage dans les chambres en novembre .
    Et être dans le service adéquat. Se retrouver en alcoologie quand on ne boit pas, mais qu’on prend juste « trop de médicaments », (et devoir assister à des cours de sensibilisation à l’alcool… )
    Et un suivi ensuite, pas juste être relachée dans la nature avec un « on se revoit dans 3 mois pour votre ordonnance »….

    1. Je pense que des confirmations et des propos d' »usagers » appuyant ceux d’autres « usagers » ne font jamais de mal. Je trouve cette confirmation très belle et très touchante, très réelle.

  17. rétablissons la novlangue
    hospitalisation = prison avec obligation d’être torturé
    anti psychotique = tranquillisant
    anti dépresseur = amphétamine

    après on peut appeler cela des soins…

    Un article intéressant de santé magazine sur le burnout des psychiatres
    http://www.santementale.fr/actualites/des-psychiatres-epuises.html

    « Pour les chercheurs, « la fatigue globale des psychiatres est avant tout expliquée par la dimension de frustration (profil ayant un idéal professionnel élevé, s’attendant à une reconnaissance des patients et ayant une forte ambition thérapeutique dans le soin porté aux patients difficiles) ».

    En langage décrypté cela nous donne
    Que en gros les psychiatres attendent que les patients aillent mieux mais cela n’arrive presque jamais et qu’ils espèrent bien pouvoir faire en sorte que cela change…en attendant attendons….

    Le vrai but de la psychiatrie n’est pas de soigner les gens mais d’écarter les gens trop vulnérables au système déshumanisé technicien ou c’est maintenant un système froid et mécanique qui ordonne le rythme de vie aux êtres humains

    1. Comme j’ai bien fait de vous demander des précisions…

      hospitalisation = prison avec obligation d’être torturé

      Réduire la psychiatrie à de la torture, c’est aussi caricatural que de réduire la maladie psychiatrique au crime et à la violence sur autrui.
      Stigmatiser la psychiatrie n’est certainement pas le remède à la stigmatisation de ceux qui en bénéficient (ou la subissent).
      Par ailleurs, la psychiatrie est une médecine. Il existe des actes médicaux (encore en 2018 hélas, faute de mieux), qui consistent à faire du mal pour faire du bien. Si vous n’avez jamais vu un orthopédiste réduire une luxation, sachez que c’est un acte extrêmement douloureux, même sous antalgiques. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.

      anti psychotique = tranquillisant

      Oui mais là encore, c’est extrêmement réducteur. Parler de tranquillisant ne prend en compte ni tous les bénéfices, ni tous les inconvénients de ces médicaments

      anti dépresseur = amphétamine

      Le seul antidépresseur qui pourrait être qualifié d’amphétaminique, c’est le buproprion. Mais contrairement aux USA, en France le bupropion n’est pas un antidépresseur. Les antidépresseurs disponibles en France ne sont pas des amphétamines. Le seul effet qui se rapproche un peu des amphétamines s’obtient avec des doses astronomiques de venlafaxine, et encore…

      Le vrai but de la psychiatrie n’est pas de soigner les gens mais d’écarter les gens trop vulnérables au système déshumanisé technicien

      Alors ça, ce n’est pas LE but de la psychiatrie mais possiblement le but que certains veulent lui donner. Il est en revanche tout à fait logique que la psychiatrie devienne un peu le reflet du système que vous qualifiez de déshumanisé et technicien, car la psychiatrie à elle seule ne peut pas lutter contre tout le système.

      Est ce que vous trouvez que le système psychiatrique actuel fonctionne bien et donne de bons résultats.

      La psychiatrie donne de bons résultats mais pas chez suffisamment de gens, et le système ne fonctionne pas bien. Par ailleurs, et à mon humble avis, c’est à ceux qui en bénéficient qu’il faut le demander.

      à part l’augmentation exponentiel des traitements prescrits pourquoi les troubles mentaux ne baissent t’ils pas?

      Auriez vous des sources quant à cette augmentation « exponentielle » des traitements prescrits, parce que j’en doute fortement.
      Pourquoi les troubles mentaux ne baissent ils pas? Pour plein de raisons j’imagine (parmi lesquelles une prévention insuffisante certainement) mais cela ne signifie pas que la psychiatrie elle-même ne progresse pas. Le taux de cancers ne baisse pas non plus alors que la cancérologie ne cesse de progresser. Et ce n’est pas la faute des cancérologues si les cancers se produisent.

      1. le logos quand on y joue :
        « Réduire la psychiatrie à de la torture, c’est aussi caricatural que de réduire la maladie psychiatrique au crime et à la violence sur autrui.
        Stigmatiser la psychiatrie n’est certainement pas le remède à la stigmatisation de ceux qui en bénéficient (ou la subissent).
        Par ailleurs, la psychiatrie est une médecine. Il existe des actes médicaux (encore en 2018 hélas, faute de mieux), qui consistent à faire du mal pour faire du bien. Si vous n’avez jamais vu un orthopédiste réduire une luxation, sachez que c’est un acte extrêmement douloureux, même sous antalgiques. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. »

        Je suis d’accord que certains actes médicaux peuvent faire du mal pour un bien, cependant si les psychiatres devait se mettre devant les faits il risquerait surement de vouloir nier la réalité. Quand une personne est privé de liberté et obligé de prendre ses soins ou de se faire injecter par la force des neurotoxiques cela s’appelle de la torture désolé de vous rappelez cette triste réalité et quand est il des personnes qui ont étaient « soignés » sous contrainte et traumatisés à vie qui se suicide. Ou qui après est obligé de prendre des tranquillisants sous peine que la police viennent les chercher? En psychiatrie il n’y a d’ailleurs pas de diagnostique mais une classification des troubles. Je tiens à vous rappeler que environ 100 000 personnes sont « accueillis » dans les prisons psychiatriques ou au final les gens ressortent pour une grande partie en moins bon état que lorsqu’ils étaient entrés!

        « Oui mais là encore, c’est extrêmement réducteur. Parler de tranquillisant ne prend en compte ni tous les bénéfices, ni tous les inconvénients de ces médicaments »

        La plupart des médicaments utilisés en psychiatrie sont des neurotoxiques ils font débloquer le cerveau qui fonctionne alors de façon dégradé, très peu de gens bénéficie des traitements.

        « La psychiatrie donne de bons résultats mais pas chez suffisamment de gens, et le système ne fonctionne pas bien. Par ailleurs, et à mon humble avis, c’est à ceux qui en bénéficient qu’il faut le demander. »

        Bien sur que la psychiatrie donne de bons résultats c est juste que la guérison n’existe pas pour la plupart des patients. Les résultats sont tellements positifs en psychiatrie que presque personne ne va mieux.

        « Auriez vous des sources quant à cette augmentation « exponentielle » des traitements prescrits, parce que j’en doute fortement.
        Pourquoi les troubles mentaux ne baissent ils pas? Pour plein de raisons j’imagine (parmi lesquelles une prévention insuffisante certainement) mais cela ne signifie pas que la psychiatrie elle-même ne progresse pas. Le taux de cancers ne baisse pas non plus alors que la cancérologie ne cesse de progresser. Et ce n’est pas la faute des cancérologues si les cancers se produisent. »

        2013 =16,5 millions de tranquillisants (anti psychotiques pour faire un peu plus scientifique, c est vrai que le terme tranquillisant passe moins)
        2013 = 45 millions anti dépresseur (basé sur le mythe de la sérotonine qui manque)
        2013 =28 millions anxiolytique (combien de personne devenu dépendante?)

        Vous parlez de prévention en 2018 pour la psychiatrie, le jour ou vos collègues auront guéri un seul de leur patients peut être que ce jour la vous pourrez parler de prévention.

        1. le logos quand on y joue

          Je ne joue pas. J’essaye de soigner des gens du mieux que je peux et dans des conditions pas forcément faciles. La privation de liberté et les administrations forcées de médicaments existent encore en 2018, je trouve ça triste, voire déplorable. Il n’y a pas de solution unique ou miraculeuse à ce problème. Il existe des moyens de diminuer le recours à ces méthodes et je fais ce que je peux à mon niveau pour y recourir.
          Par ailleurs, contrairement à ce que vous dites, il y a des diagnostics en psychiatrie.

          La plupart des médicaments utilisés en psychiatrie sont des neurotoxiques ils font débloquer le cerveau qui fonctionne alors de façon dégradé, très peu de gens bénéficie des traitements.

          Une affirmation aussi grave nécessite des preuves. Avez vous des sources pour appuyer vos arguments?

          presque personne ne va mieux

          Là encore, je ne suis pas d’accord. Mais ce n’est que mon humble avis.

          2013 =16,5 millions de tranquillisants (anti psychotiques pour faire un peu plus scientifique, c est vrai que le terme tranquillisant passe moins)
          2013 = 45 millions anti dépresseur (basé sur le mythe de la sérotonine qui manque)
          2013 =28 millions anxiolytique (combien de personne devenu dépendante?)

          Où est l’augmentation « exponentielle »? Là ce sont les données de 2013.

          Vous parlez de guérison, je parle de rétablissement. Et je peux vous certifier que certains patients se rétablissent. Ça ne signifie pas que je m’en contente, mais que ça existe.

  18. si j ouvre la boite de pandore qui démontre que les ad et tranquillisants sont des neurotoxiques vous risqueriez une invitation dans un de vos centres ou les patients sont accueillis avec force et bienveillance. Etes vous sur de cela?

  19. Les tranquillisants provoque un rétrecissement du cerveau de façon irréversible si cela n est pas un neurotoxique qu est ce?

    Les années 1990

    Lorsque les IRM devinrent disponibles dans les années 1990, on détecta des niveaux légers de rétrécissement du cerveau chez des personnes avec un diagnostic de schizophrénie ou de psychose. Ceci fit penser que la psychose était toxique pour le cerveau, et fut utilisé pour affirmer qu’un traitement précoce par antipsychotiques était nécessaire pour prévenir des dommages cérébraux.

    On a même commencé à indiquer pour ces médicaments des propriétés « neuro-protectrices », la schizophrénie étant de plus en plus décrite en termes neo-Kraepliniens comme neurodégénérative (1).

    Aucune preuve ne venait à l’appui de cette interprétation de la responsabilité du trouble sous-jacent, puisque toutes les personnes étudiées prenaient des antipsychotiques (2).

    Une voix isolée (3) suggéra que les cavités et cerveaux rétrécis étaient dus aux neuroleptiques, mais personne ne la prit au sérieux.

    Notes et références

    (1) Lieberman JA. Is schizophrenia a neurodegenerative disorder? A clinical and neurobiological perspective. Biol Psychiatry 1999 Sep 15;46(6):729-39.

    (2) Johanna Moncrieff, Psychiatre, 2013 source : Antipsychotics and brain shrinkage: an update (2013)

    (3) Breggin Peter. Toxic Psychiatry. London: Fontana; 1993.
    En 2005, le laboratoire Eli Lilly encourage de fausses interprétations

    Joseph Lieberman publia en 2005 la plus grande étude d’imagerie conduite jusqu’alors sur les personnes ayant un premier épisode psychotique, financée par Lilly et comparant les effets du vieil halopéridol et de sa molécule en plein essor, l’olanzapine (Zyprexa). (5) Lilly avait bien l’intention d’asséner le coup de grâce au vieil Haldol, plus efficace que le Zyprexa, mais responsable d’effets extrapyramidaux délétères. Puisque les effets extrapyramidaux sont localisés dans le striatum, lieu des réductions en volume, alors pourquoi ne pas tenter la comparaison, et la publier si elle est favorable ?

    Les patients ont été scannés au début de l’étude, à 12 semaines et à un an, et les images des patients ont été comparées avec celles d’un groupe contrôle de volontaires ‘sains’. A 12 semaines les sujets traités par l’halopéridol montrèrent un rétrécissement statistiquement significatif de la matière grise comparativement aux sujets contrôle, et à un an autant les sujets traités avec olanzapine qu’avec halopéridol avaient perdu plus de matière grise que les sujets contrôle, à un moindre degré pour l’olanzapine, mais de manière restant significative et certaine (p = 0.03). Pour la différence à l’avantage de l’olanzapine, Lilly et ses associés affirmèrent que, étant donné que la schizophrénie était responsable de la réduction – idée répandue à l’époque mais ne reposant sur aucune preuve – , l’olanzapine avait le pouvoir de « stopper le rétrécissement ». Ils invoquèrent même le hasard pour expliquer le rétrécissement significatif sous olanzapine.

    Les singes montrent que les antipsychotiques réduisent de 10 % le volume cérébral chez un sujet n’ayant pas de trouble mental

    Comme il n’était pas admissible de tester l’effet des antipsychotiques sur des personnes sans trouble psychique, seule manière de vérifier ces affirmations, Lilly, persuadé de la supériorité de son produit en matière d’atteintes neurologiques, lance une étude sur des singes macaques. Déception : après 18 mois de traitement, les singes traités avec l’olanzapine ou l’halopéridol, à des doses équivalentes à celles utilisées sur les humains, avaient approximativement des cerveaux plus légers de 10 % que ceux traités par un placebo (6).

    Les défenseurs des animaux noteront que ces singes en bonne santé ont subi les affres des neuroleptiques pendant un an et demi, avant d’être abattus pour que leur cerveau soit pesé. Leur sacrifice n’aura servi à rien : Lilly et ses associés ne firent bien sûr pas grand état de cette expérience, et le Zyprexa rapporta, et rapporte encore, des centaines de millions d’euros à la firme, et ce malgré les dizaines de procès perdus aux USA pour diverses dissimulations.

    En 2007 on continuait de penser et de publier, en dépit de ces preuves, que les antipsychotiques étaient inoffensifs et même qu’ils permettaient de prévenir une maladie cérébrale toxique au même titre que les dégénérescences des maladies d’Alzheimer ou de Parkinson.

    d autres sources :
    -Lieberman JA, Tollefson GD, Charles C, Zipursky R, Sharma T, Kahn RS, et al. Antipsychotic drug effects on brain morphology in first-episode psychosis. Arch Gen Psychiatry 2005 Apr;62(4):361-70

    -Johanna Moncrieff, Psychiatre, 2013 source : Antipsychotics and brain shrinkage: an update (2013)
    https://joannamoncrieff.com/2013/12/13/antipsychotics-and-brain-shrinkage-an-update/

    – (1) Ho BC, Andreasen NC, Ziebell S, Pierson R, Magnotta V. Long-term Antipsychotic Treatment and Brain Volumes: A Longitudinal Study of First-Episode Schizophrenia. Arch Gen Psychiatry 2011 Feb;68(2):128-37.

    – Molina V, Sanz J, Benito C, Palomo T. Direct association between orbitofrontal atrophy and the response of psychotic symptoms to olanzapine in schizophrenia. Int Clin Psychopharmacol 2004 Jul;19(4):221-8.

    1. Je ne sais pas où vous avez pu lire ou voir quelqu’un prétendre que les neuroleptiques étaient « inoffensifs » mais ce n’est évidemment pas le cas, puisque ce sont des médicaments.
      Tout médicament est caractérisé par une balance bénéfices/risques.
      Il n’y a pas que des avantages à prendre des médicaments, et aucune substance peut être qualifiée d’inoffensive, même l’eau.
      Les neuroleptiques peuvent en effet être à l’origine d’une réduction du volume cérébral, comme la schizophrénie et le trouble bipolaire d’ailleurs, et comme l’épilepsie.
      Est-ce que cet effet justifie à lui seul de balayer d’un revers de la main les neuroleptiques en dépit des bénéfices qu’ils peuvent également apporter? Je n’ai pas l’impression à moins d’avoir loupé quelque chose ou à moins qu’il existe effectivement un gigantesque complot mêlant big pharma aux gouvernements…

      1. les neuroleptiques peuvent en effet être à l’origine non ils ne peuvent pas ils sont à l’origine de l atrophie du cerveau est ce que les patients sont au courant que leur durée de vie peut être réduite de 25 ans et que ils vont continuellement décliner?
        Les psychiatres n informent pas les patients du risque car une grande partie d entre eux refuserait systématiquement ces neurotoxiques, que pourrait faire les psychiatres sans ces neurotoxiques?

        1. À nouveau vous continuez le mélange et l’approximation. La diminution de volume de la substance grise est loin d’être systématique. C’est une tendance et la relation de causalité n’est pas certaine. Quant à la diminution de l’espérance de vie dans les maladies psychiatriques chroniques, elle est multifactorielle, et le plus important de ces facteurs n’est absolument pas lié au volume du cerveau : c’est la mortalité cardiovasculaire.

  20. Connaissez vous les pays ou les personnes atteintes de psychoses ont le plus haut niveau de « rétablissement » et guérison?
    ce sont l inde et le nigéria et pourquoi?
    par ce qu ils n’ont pas les moyens d’avoir accès aux tranquillisants!!

  21. « 7 ans après un premier épisode psychotique, le groupe des personnes ayant arrêté les médicaments a un score de rétablissement fonctionnel deux fois meilleur que celui du groupe ayant poursuivi le traitement »

    Source : http://www.nimh.nih.gov/about/director/2013/antipsychotics-taking-the-long-view.shtml

    les patients qui ont arrêter les tranquillisants ou qui n en ont jamais pris ont de meilleur chances de pouvoir aller mieux!

    https://www.madinamerica.com/2013/03/do-antipsychotics-worsen-long-term-schizophrenia-outcomes-martin-harrow-explores-the-question/

    1. Oui j’étais tombé sur ces articles. Ils sont super intéressants mais il faut faire bien attention aux conclusions que l’on peut ou pas en tirer.
      Ca ne prouve absolument pas une relation de causalité entre absence de médicament et guérison.
      Ca indique en revanche que tous les patients diagnostiqués comme atteints de schizophrénie n’ont pas besoin d’antipsychotiques à long terme pour se rétablir.
      Et ça on le voit bien en pratique puisque beaucoup arrêtent spontanément les médicaments. Certains rechutent, d’autres non. Il serait en effet très utile de pouvoir connaitre à l’avance ceux qui en auront besoin à long terme et ceux qui pourront les arrêter sans risque après l’épisode aigu. Mais pour le moment, on n’a pas encore assez de données pour le savoir.

    1. Bon j’ai choisi de ne pas publier vos autres commentaires, probablement parce que je suis un vilain psychiatre adepte de la torture. Et que je déteste la libre expression.

      1. La raison pour laquelle vous ne souhaitez pas publier les autres commentaire est dû au fait que vous avez peur! Peur de voir que le système psychiatrique fait plus de mal que de bien aux patients. Une fois la boîte de pandore ouverte une grande majorité des gens se cachent. On vous démontre avec des faits, des preuves, des études scientifiques que les tranquillisants utiliser en psychiatrie endommage les patients plus qu autre chose. La lâcheté est devenu la norme car elle rassure, en psychiatrie la torture est la norme couplé avec une pseudo science. En quoi la psychiatrie est une pseudo science car un diagnostique doit être fait pour etre scientifique avoir comme critère :
        -la reproductibilité
        -mesurable (scanner, IRM, prise de sang)
        -quantifiable
        Alors que dans les faits les patients sont soumis a un diagnostique subjectif et non objectif et à un pouvoir discrétionnaire. Le psychiatre à un droit de vie ou de mort sur ses patients ce qui est inadmissible, le droit de faire detenir sans procès et cela de façon illimité un patient. Dans le système psychiatrique on est plus à un paradoxe près entre punir, torturer et soigner. Au lieu de crier au manque de moyen ne serait plutôt pas un manque d’efficacité. Beaucoup de choses sont occultés comme le taux de guérison, remission des patients si cela était publié les psychiatres …

        1. Bien sûr que j’ai peur de toutes ces choses là. Je suis loin d’être tout le temps convaincu que le système psychiatrique fasse plus de bien que de mal.
          Je pense qu’il est capital d’avoir toutes ces craintes en tête quand je travaille.
          Je pense également que votre doute serait également le bienvenu lorsqu’on parle de choses aussi précieuses que le cerveau des gens qu’on soigne.

          1. Il y a un gros problème de responsabilité en psychiatrie, lorsque un patient est envoyé en prison et qu’il meurt des conséquences direct de son emprisonnement ou se suicide après qui est responsable?
            C’est de la responsabilité de la personne qui à envoyé cette personne en prison mais quel peine de prison prennent les psychiatres?
            Comme les psychiatres disent il faut évaluer le risque bénéfice, combien de morts par rapport aux nombres guéries en psychiatrie?
            A mon avis il y a de fortes chances que le système psychiatrique auquel les psychiatres contribuent fasse bien plus de mal que de bien, les psychiatres sont des techniciens du soin alors qu’ils s’occupent de la singularité de l’humain. Comment peut on dire que la psychiatrie soit une spécialité médical lorsque sont champs d’application soit aussi large et que les résultats soit aussi catastrophique avec des guérisons proche de 1/1000 .

  22. Les propos de lee sont interessants car peu de patient sont au courant de l inocuite des antipsychotique et le prix a payer pour leur utilisation. Beaucoup de psychiatre insiste sur les benefices mais les risques ont l air d etre aussi important cela remet en cause le risque benefice. Le probleme se pose alors de bien savoir sans ces medicaments qui semble ne pas etre inoffensif quel serait le resultat en psychiatrie? En realite apres tous ces echanges nous pouvons percevoir que la psychiatrie est dans une impasse qui la depasse et que le modele du dsm qui a une explication symptomatique des troubles est tout simplement inefficace.

  23. Bonjour,
    Je.me permets d’intervenir pour donner mon point de vue de patiente.
    Je reviens de loin.
    Je ne me dis pas guérie mais rétablie.
    Les médicaments y sont clairement pour quelque chose, même si il a fallu du temps pour trouver ceux qui me conviennent actuellement. La psychothérapie a aussi été indispensable. L’un sans l’autre ne fonctionnent pas pour moi sur moi. Si les patients étaient aula courant des bénéfices risques des traitements ça serait chouette déjà. Je pense que le docteur Igor Thiriez.ne camoufle pas d’informations importantes et semble transparent. Loin de moi l’idée de le defendre, il sait se défendre seul je pense.
    Ici je suis en colère car vous insultez les patients à mon sens… comme si on était incapables d’avoir un libre arbitre, de se rétablir, de choisir nos soignants…
    Donc oui il y a des effets secondaires pénibles, oui les hospitalisations ne sont pas des promenades de santé. Mais tout ca a contribué à me maintenir en vie.

  24. Dans mon cas, je suis contente que le.DSM existe. Si aucun diagnostic n’avait été posé pour moi je n’aurais pu avoir un accompagnement adapté et donc aller mieux. Tout n’est pas.a rejeter. Les petites guerres persos pour des egos de soignants et non pour les patients m’agacent

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