Cannabis et délire à retardement

Addictions, Revues Pro, Troubles psychotiques

[Mises à jour régulières]

Mars 2011

Nous savions que l’usage de cannabis était associé à l’augmentation du risque de développer des symptômes psychotiques, or restait-il à préciser par quels mécanismes et dans quels délais. Une étude récente semble apporter des précisions temporelles sur la relation entre usage de cannabis à l’adolescence et manifestations délirantes.

1923 jeunes allemands âgés de 14 à 24 ans ont été suivis pendant dix ans, l’usage de cannabis et les symptômes psychotiques évalués au départ, quatre puis huit ans plus tard. L’usage ponctuel de cannabis initial est associé à l’augmentation des symptômes psychotiques entre quatre et huit ans après. L’usage continu de cannabis est lui associé non seulement à davantage de symptômes psychotiques, mais également à leur persistance dans les mêmes délais.

Les effets pervers du cannabis semblent se dévoilent peu à peu. L’adolescence, période de remaniement cérébral donc de fragilité à ce niveau, ne semble pas permettre une consommation « raisonnable » de cannabis. Son usage, même occasionnel, peut provoquer des expériences psychotiques transitoires plusieurs années plus tard, voire leur persistance, soit d’authentiques pathologies psychotiques chroniques, lorsque la consommation se révèle plus intensive. Il convient donc certainement de ne pas diaboliser la substance, mais aussi et surtout, de ne pas la banaliser.

R Kuepper et coll. Continued cannabis use and risk of incidence and persistence of psychotic symptoms: 10 year follow-up cohort study. BMJ 2011 342:d738

Juin 2011

Une publication parue en juin 2011 soutient encore davantage la causalité cannabique dans la survenue des psychoses. Il s’agit d’une meta-analyse regroupant 443 articles scientifiques parmi lesquels 83 ont été sélectionnés sur les critères suivants : comparaison de l’âge de survenue de la psychose entre consommateurs et non consommateurs. Elle survient en moyenne 2.70 années plus tôt chez les premiers. Par ailleurs l’alcool ne semble pas associé à une survenue plus précoce de la maladie.

Matthew Large and al. Cannabis Use and Earlier Onset of Psychosis A Systematic Meta-analysis. Arch Gen Psychiatry. 2011;68(6):555-561. doi:10.1001/archgenpsychiatry.2011.5

Juin 2011

Une étude des performances cognitives chez les consommateurs de cannabis montrent que celles-ci sont davantage altérées lorsque la consommation a débuté avant l’âge de 15 ans. L’ensemble des tests réalisés ne montre pas différence en matière de QI mais une diminution des performances exécutives et de la flexibilité. Cannabis et cerveau en croissance ne font pas bon ménage.

Fontes MA and al. Cannabis use before age 15 and subsequent executive functioning. The British Journal of Psychiatry (2011) 198: 442-447. doi: 10.1192/bjp.bp.110.077479

Juillet 2011

Une équipe hollandaise publie des résultats très intéressants sur l’association de la sussceptibilité familiale à la psychose et de la sensibilité au cannabis. Il semblerait en effet que chez les personnes prédisposées à la psychose, notamment les jumeaux de patients schizophrènes, le cannabis soit plus à même de provoquer des symptômes positifs (délire, hallucinations etc.) et négatifs (retrait, apragmatisme etc.).

Genetic Risk and Outcome in Psychosis (GROUP). Investigators Evidence that familial liability for psychosis is expressed as differential sensitivity to cannabis. Arch Gen Psychiatry 2011 ; 68 (2) : 138-147.

Septembre 2011

La vulnérabilité « psychiatrique » au cannabis avait été suggérée et potentiellement reliée à une variation du gène codant pour la COMT (cathécol-méthyl-transférase). Une équipe britannique s’est donc penchée sur le sujet à partir d’une population de plus de 2000 individus questionnés sur leur consommation de cannabis à 14 ans et sur l’incidence d’un épisode psychotique à 16 ans. Aucune variation du gène parmi les six étudiées n’a pu être associé à ce phénomène. À ce jour, il n’existe donc toujours pas de preuve d’une prédisposition génétique à la psychose cannabique.

Zammit S et al. Cannabis, COMT and psychotic experiences. British Journal of Psychiatry 2011 ; 199 : 380-385.

Novembre 2011

Une équipe écossaise s’est récemment intéressée au volume du thalamus chez des personnes considérées comme à risque de développer la schizophrénie. 57 individus âgés de 16 à 25 ans et présentant des antécédents familiaux de schizophrénie ont vu leur cerveau exploré au cours d’une imagerie cérébrale par résonance magnétique (IRM). Lorsque l’examen est à nouveau pratiqué deux ans plus tard, le volume du thalamus est réduit de façon significative (surtout à droite) chez les consommateurs de cannabis (25). Les résultats demeurent quelle que soit la consommation d’autres drogues (tabac, alcool, ecstasy, amphétamines) et se révèlent en faveur de la conjonction de facteurs prédisposants et précipitants dans la survenue de cette maladie.

Welch KA and al. Impact of cannabis use on thalamic volume in people at familial high risk of schizophrenia (PDF). British Journal of Psychiatry 2011; 199:386-390

Octobre 2012

Une étude norvégienne d’imagerie par résonance magnétique a révélé des différences d’activation cérébrale associées à la consommation de cannabis chez des patients schizophrènes. Les « fumeurs » se sont révélés plus performants au cours d’un exercice cognitif mettant en jeu la capacités d’attention, de concentration, et le fonctionnement exécutif. Le cerveau de ces schizophrènes « fumeurs » s’est montré plus réactif à l’imagerie : l’écart d’activité relevée entre avant et pendant l’exercice s’est révélé supérieur à celui des « non fumeurs ». Ceci suggère que les troubles cognitifs menant à la schizophrénie pourraient être mimés par les effets du cannabis, et que le pronostic des patients concernés pourrait être meilleur à condition d’agir efficacement sur cette consommation de cannabis.

Else-Marie Løberg and al. An fMRI study of neuronal activation in schizophrenia patients with and without previous cannabis use. Front. Psychiatry, 30 October 2012 (PDF)

78 réflexions sur “Cannabis et délire à retardement

  1. quel rapport ? tout d’abord les conclusions sont toujours discutées et les recherches cliniques continuent d’être contradictoires, ensuite le sucre et le sel peuvent être source de problèmes de santé, comme le tabac, la viande, le chocolat, monter dans une voiture, faire du ski et j’en passe ; cela relève de la protection de la santé publique et ça passe par une information objective pour que les gens puissent prendre leurs responsabilités ; dans une situation de prohibition, aucune information objective n’est possible, les consommateurs sont aux mains du marché noir et c’est la loi de la jungle ; suis-je un con, certain(e)s devraient peut-être balayer devant leur porte et étudier vraiment la question avant les jugements à l’emporte-pièce, il y a besoin de pragmatisme et de raison sur ce genre de sujet…

  2. Être pragmatique, c’est d’abord ne pas mettre sur le même plan le cannabis et des aliments comme le chocolat ou la viande. Cette comparaison est franchement inappropriée. Le fait que l’on puisse mourir à chaque coin de rue n’est certainement pas un argument en faveur de la légalisation du cannabis. Par ailleurs, l’existence d’un marché noir et d’une économie parrallele n’est certainement pas une raison suffisante pour légaliser. Il suffit de voir ce qu’il se passe avec le tabac pour constater qu’un statut légal n’empêche pas le marché noir d’exister. Pour ce qui est de la santé publique, les risques associés au cannabis sont à la fois physiques (cancers, risques cardiovasculaires et respiratoires) et psychiatriques. Les études ne sont pas si contradictoire que ça. Il existe aujourd’hui suffisamment de raison de penser que le cannabis est dangereux, et parfois même avec modération. Nous ne sommes certes visiblement pas tous égaux devant le cannabis mais il serait tout à fait faux d’assimiler les risques à ceux du tabac.

    1. Ce qui est frappant, c’est surtout que des médecins, ou des gens ayant des préoccupations sanitaires qui rentre dans le débat politique. Et surtout là où leur rôle est très contestable (argument autour de l’économie parallèle comme raison de légaliser, typiquement).

      Il existe des raisons de penser que le cannabis puisse être dangereux. Il existe aussi des raisons de penser que le cannabis stimule la créativité, ce qui est loin d’être incompatible avec le fait qu’il puisse favoriser des symptômes psychotiques. Perso, j’ai constaté que je joue mieux aux échecs avec un joint dans la tête et que passer des concours d’entrée dans de « prestigieuses » écoles parisiennes à trois lettres avec une nuit blanche cannabique la veille de l’épreuve de maths, ben cela a eu des effets indiscutablement positifs sur les notes finales.

      On ne peut pas mettre des aliments comme le chocolat ou la viande sur le même plan que le cannabis, bien que pour d’autres substances addictives légales, on le puisse tout de même en faisant un peu gaffe à ce que l’on compare. Mais on peut, par contre, tout à fait mettre le rapport risque/bénéfice du cannabis sur le même plan que la pratique de l’auto-stop. Est-ce que la pratique du stop puisse être considérée comme un symptôme psychotique? Peut-être. Mais interdire le stop au motif de ses risques (qui existent) relève d’une ingérence phénoménale dans votre pratique quotidienne du libre-arbitre.

      15% de la consommation de cocaïne semblerait avoir lieu en Suisse selon une étude de l’EAWAG. Cela fait-il des suisses dans dangers publiques psychotiques bien plus que les français? C’est assez discutable, et devrait remettre en question l’agitation auprès du grand public des recherches scientifiques sur les substances addictives.

      En ce qui me concerne, j’aimerais bien voir plus de gens psychotiques originaux que les névrosés typiques du métro parisien. Parce que les névrosés non-psychotiques, ils sont tout simplement chiant. C’est donc aussi un choix de société, qui transparaît aussi dans la peur indifférenciée du schizophrène simple, qui n’a rien de bien méchant, et qui aimerait bien qu’on le laisse simplement vivre ses idées et ses passions plutôt que de subir la mise au pilori actuelle. On n’est pas fondamentalement loin, maintenant qu’on étudie les prodrômes de la schizophrénie, des considérations scientifiques de l’ex-URSS (mais pas des pratiques d’internement, soyons clair). À quand une remise au goût du jour de la schizo-divergence d’opinion dont un des symptômes serait la critique du système des grandes écoles (par exemple) et la mise en échec volontaire en école d’ingé (par exemple)? Ben on y est déja. C’est pathétique.

      1. Vous semblez penser que le cannabis a eu des effets positifs sur votre performance aux épreuves de maths… Je vous réponds qu’une consommation chronique de cannabis a des effets négatifs sur le QI, c’est désormais prouvé.
        Vous aimeriez voir plus de schizophrènes que de « névrosés typiques » dans le metro parce que ces derniers sont chiants. Je vous réponds que les gens autour de vous n’existent pas pour vous distraire, et que la psychose fait souffrir.

      2. Oui, je le pense, et je pourrais l’argumenter. Quand au points de QI, c’est un peu une tarte à la crème: certains n’en ont que faire, des points de QI, et pour d’autres, ce n’est que marginalement important une fois la phase de sélection scolaire / universitaire passée. Le capital social et culturel finit par devenir plus crucial que le QI brut, y compris dans des domaines relativement intellectuels.

        Je me permets de corriger: on a prouvé des effets négatifs pour les consommateurs chroniques ayant commencé à l’adolescence.

        Les gens ne sont pas là pour me distraire. Les gens sont aussi là pour former une société, et ce à quoi ressemble une société nous concerne tous. En utilisant la définition la plus large possible de la psychose (i.e. celle utilisée cliniquement pour diagnostiquer la schizophrénie, le seul symptôme « d’idées bizarres » y suffisant), effectivement, les psychotiques ont un rôle non-négligeable à jouer dans notre société. Qu’on songe rapidement à Jacques Brel, François Bayrou, Alexandre Grothendieck, Jésus ou le contrôleur général des lieux de privation de liberté (qui a reconnu avoir voulu la mort de quelqu’un tout en faisant une allégorie de Saint-Just dans la foulée…). La psychose fait souffrir, mais le « qui? », le « pourquoi? », le « comment? », le « pour quoi faire? » ainsi que le « est-ce mal? » sont des questions qui restent en suspens.

        Vous n’avez, par votre réponse, que confirmé l’existence d’antagonismes sur la place de la psychose dans la société ainsi que celle du cannabis, mais vous n’êtes pas rentré dans le fond du sujet: le lien entre pathologisation médicale de réalités sociales. Je me permets donc de vous inviter à lire l’article de Sally Macintyre en date du 30 septembre 2012, intitulé « Analyse des discours médicaux de la bonne maternité » (http://lmsi.net/Qui-veut-des-enfants). C’est le même processus qui est à l’oeuvre dans le cas du cannabis.

        1. Heureusement, il ne suffit pas d’idées bizarres pour diagnostiquer la schizophrénie.
          Si vous m’invitez à rentrer dans ce que vous appelez « le fond du sujet », je vous invite pour ma part à vous informer davantage sur la psychiatrie et la pathologie mentale.
          Les pathologies schizophréniques et addictive (cannabis ou autres) font avant tout souffrir celui qui en est atteint.
          Tout ce discours sur la vilaine société, c’est important certes, mais hélas, beaucoup s’en servent de façon assez malhonnête pour disséminer des propagandes que j’estime extrêmement dangereuses.
          Par ex. « la maladie mentale n’existe pas » et « la drogue pourrait nous sauver »…

          1. Je trouve que le discours de Gogo est assez orienté idéologiquement, et qu’il est imprécis, qu’il ne reflète pas la réalité avec précision.

            Déjà, j’ai déjà discuté avec pas mal de schizophrènes sur le forum de doctissimo, je n’ai pas trouvé qu’ils étaient originaux ou créatifs. Par contre beaucoup d’entre eux étaient très conformistes, autoritaires avec une fâcheuse tendance à faire des reproches aux gens. A côté de ça je sais qu’il y a pas mal de non-schizophrènes qui sont très ouverts d’esprits, tolérants, originaux et créatifs. Donc je ne pense pas que l’originalité et la création soit l’apanage des schizos, vu que l’expérience m’a prouvé le contraire.

            La schizophrénie ne se limite pas à des idées bizarres ou originales, il me semble aussi qu’on souffre de symptômes négatifs et je trouve que c’est très incompatible avec la créativité.

            Quant à la théorie selon laquelle la drogue pourrait sauver l’humanité par le biais de la « psychose », j’aimerais quand même rappeler que tous ceux qui consomment du cannabis ne deviennent pas psychotiques (je connais beaucoup de consommateurs de joints et ils ne le sont pas). Par contre beaucoup d’entre eux sont sédatés, assommés, et souffrent de gros problèmes de mémoire et de concentration. Donc rien que ça c’est un argument pour éviter le canna.

            1. @joker: Je ne trouve pas mon discours orienté idéologiquement. Mais je n’apprécie vraiment pas les procès d’intention qu’on me fait depuis maintenant un paquet d’année.

              Je n’ai jamais prétendu que l’originalité ou la création soit l’apanage des schizos. Je prétends que schizo est un terme fourre-tout bien commode, et la porte d’entrée au n’importe quoi sanitaire.

              Je n’ai jamais dit que la la schizophrénie se limite à des idées bizarres ou générales. Je trouve scandaleux que l’allégation de ces symptômes suffisent à priver quelqu’un de sa liberté en justifiant la dangerosité par un diagnostic.

              Je n’ai jamais souffert de symptômes négatifs. À moins que le refus d’une orientation scolaire en soit un, auquel cas j’en suis fier, et fier d’avoir fait mon choix d’orientation en m’opposant à ce que mes parents tentaient de m’imposer via la contrainte psychiatrique.

              Je n’ai jamais prétendu que la drogue sauverait l’humanité via la psychose. Je refuse simplement le discours alarmiste sur le chanvre.

              Si vous avez lu cela, vous m’avez très très mal interprété.

              Si la psychose c’est d’avoir des désaccords d’orientation avec ses parents dans un contexte où on fume, c’est un concept vide de sens. Ce qu’on m’impose depuis maintenant plus d’une décennie, c’est l’impossibilité de communiquer avec un médecin sous prétexte que je serais psychotique compte tenu du fait du symptôme positif de souhait d’orientation universitaire différent de mes parents et du symptôme négatif cannabique. C’est grotesque, et ce n’est pas moi qui l’ai voulu.

              Par contre, oui, je n’ai jamais réussi à faire passer des messages simples à un psychiatre. J’ai lu mon dossier, lu la littérature psychiatrique, et constaté que la psychiatrie fonctionnait en cercle fermé, se nourrissant d’allégations de symptômes qui s’auto-entretiennent, sans qu’à aucun moment je ne puisse remettre en cause la crédibilité d’une mère psychiatre qui a interné ses deux gosses, qui s’est marié avec un ancien psychiatrisé satisfait de la psychiatrie avec qui elle a pratiqué une psychanalyse commune, qui a interné sa belle-mère, qui a probablement interné son frère, qui a tenté d’interner son beau-frère qui s’est eclipsé par la fenêtre, et qui a probablement participée à l’internement de deux de mes cousins. Cela en fait du monde, tout de même… et compte tenu de cette frénétique activité psychiatrique, nous rentrons maintenant dans la catégorie de « familles de cinglés » et moi-même de « schizo sadique en chef » ce qui est assez pesant comme rôle, convenez-en…

              Ce qui m’irrite, c’est « l’échec scolaire du normalien » (cannabique, certes), c’est le « délire écolo-anarchiste du bayrouiste » (cannabique, certes), c’est le délire mystique non-spécifié du membre (cannabique, certes) de l’Union Rationaliste qui ne pipait rien à la psychiatrie avant d’avoir lu ses dossiers, et ce postérieurement à la date de mon premier message sur ce forum. Ce qui m’irrite, c’est l’instrumentalisation des diagnostics psychiatriques de schizophrénie (vicié puisque ne satisfaisant pas certains critères d’exclusion mentionné par Igor) à des fins narcissiques d’orientation universitaire de ses gosses. Ce qui m’irrite, c’est de lire dans mes dossiers psychiatriques celui de ma mère. Ce qui m’irrite, c’est d’être qualifié texto de « terroriste » dans mes dossiers.

              Ce qui m’irrite, c’est que ma mère puisse venir chez moi, taper un scandale, appeler les flics, dire que j’ai besoin de soins, lâcher deux mots clé à un psychiatre dans un pays étranger au téléphone pour continuer son délire. Ce qui m’irrite, c’est que ma compagne se voit désignée sur les dossiers comme la personne ayant demandé les internements alors qu’il n’en est rien. Ce qui m’irrite, c’est qu’elle tape scandale sur scandale auprès du psychiatre traitant pour me signaler ma fille à la protection de l’enfance, qui ont heureusement décidé de ne rien faire. Ce qui m’irrite, c’est de savoir qu’il existe une pseudo-science de l’interprétation des dessins d’enfants.

              Ce qui m’irrite, c’est de passer des oraux d’ENS où je dois expliquer un trou sur mon CV et où ma seule défense était « môman psychiatre ne voulait pas que je décide de mon orientation universitaire. Alors elle m’a interné. »

              Ce qui m’irrite, c’est quand un dentiste se pique avec son détartrer à ultrason et qu’il me demande si j’ai le SIDA, je me sente obligé de devoir lui dire: « Vous savez, mon dossier psychiatrique dit que je taquine l’héroïne. Je n’en ai jamais pris. Maintenant, vous faites confiance à un schizophrène ou à son dossier psychiatrique? ».

              Ce qui m’irrite, c’est qu’entre schizophrène, bipolaire, trouble de la personnalité paranoïaque, trouble de la personnalité narcissique, suicidaire, dépressif, héroïnomane, terroriste, et j’en passe, cela fait beaucoup de qualificatif dans lesquels je ne me reconnais pas du tout, mais alors pas du tout. Ce qui m’irrite, c’est de voir qu’on fait remonter tout cela à des thématiques psychanalytiques foireuses de rivalité fraternelle pour l’affection de ma mère. Ce qui m’irrite, c’est que mes dossiers prétendent que je suis la personne qui prétend, entre autre, être à l’héroïne. Ce qui m’irrite, c’est qu’ensuite, on vienne la bouche en coeur m’expliquer que c’est scientifique!

              Ce qui m’irrite, c’est que ma mère psychiatre se permette de dire que ma fille est constipée comme son père. Je vous épargnerais le lien vers les speechs de Mr. Jean-Pierre Winter en train de délirer sur les constipés, les fils d’homos et les schizos devant la commission des Lois du Sénat. Oh, et puis non, cadeau:

              Ce qui m’irrite, c’est de lire les obsessions psychiatriques de ma mère dans les intitulés des séminaires qu’elle animait (la schizo des « surdoués ») après avoir interné ses gosses. Ce qui m’irrite, c’est l’instrumentalisation de la thématique psychiatrique des surdoués pour cracher sur l’Education Nationale qui ne prends pas en compte les besoins de ces chérubins qui deviendraient schizos sans l’entre-soi des écoles spécialisés. Ce qui m’irrite, c’est qu’elle déblatère des insanités sur ses propres enfants sur son blog. Ce qui m’irrite, c’est de considérer que dans l’esprit d’une mère psychiatre cinglée, l’éducation à la douche froide est théorisée comme positive. Pourquoi pas le martinet, tant qu’on y est? Ce qui m’irrite par dessus tout, c’est qu’on me demande si j’ai un problème avec ma mère (alors que je n’en avais pas, ou en tout cas pas plus que cela).

              Ce qui m’irrite, c’est que tout cela a une explication totémique: le chanvre. Et une solution totémique: les neuroleptiques. Et que si je conteste cela, je suis anti-science et donc scientologue. Vous n’avez rien de plus efficace pour pousser les gens courroucés vers la Scientologie? Pendant ce temps, ma mère psychiatre, grande scientifique, invite les Témoins de Jéhovah à la maison et vote pour le parti de la Loi Naturelle.

              Foutage de gueule.

              Ce qui m’irrite, c’est de constater qu’avant les délires psychiatriques de ma mère, il y avait les délires de ma mère au centre anti-poison. Ce qui m’irrite, c’est d’autre joyeusetés comme les déboires juridiques autour des hormones de croissance. Ce qui m’irrite, c’est que ma compagne s’exclame « ta mère est folle » à la lecture de mon carnet de santé. En fait, non, cela m’amuse plutôt: Ce qui m’irrite, c’est de constater que les psychiatres refusent de regarder ce genre de faits en face pour continuer à ratiociner des symptômes négatifs imaginaires et cette catastrophique consommation de chanvre. C’est tellement plus simple que d’admettre que certains parents sont hypocondriaques… Et puis ils sont tellements soucieux de leurs enfants, ces parents, c’est admirable…

              Ce qui m’irrite, c’est tous ces speechs que j’entendais enfant sur ces ingrats qui traînent les médecins en justice, sur les sidéens qui vivent dans le pêché et qui en récoltent la mort comme salaire. Je vous épargne le couplet des typologies psychanalytiques des Noirs, des Arabes et des Harkis.

              Ce qui m’irrite, c’est que notre ménage gagne environ 15’000 balles par mois, et qu’on me traitera jusqu’à la fin de mes jours comme un toxico schizophrène pour deux ans et demi de fumette, sans qu’il soit à un quelconque moment possible de revenir aux FAITS!!!

              Alors, pour reprendre votre classification, je suis intolérant et autoritaire envers toute personne manifestant une volonté quelconque de faire le bien d’une personne à sa place, surtout s’il part du principe que son interlocuteur délire.

              « Par contre beaucoup d’entre eux sont sédatés, assommés, et souffrent de gros problèmes de mémoire et de concentration. Donc rien que ça c’est un argument pour éviter le canna. »

              Ok. Vous marquez un point. Mais vous ne pensez pas que c’est un peu dérisoire par rapport à ma success story? Et navré de devoir vous le dire: ils n’ont qu’à arrêter. C’est facile. Même un schizo bipolaire suicidaire paranoïaque terroriste héroïnomane arrive sans effort à ne fonctionner qu’à la clope et au café. Pas d’excuse ou faux problème.

      3. Diagnostiquer la schizophrénie selon le DSM-IV semble en effet une affaire assez sérieuse. Nettement moins selon le CIM-10. Cela étant, selon le CIM-10, le symptôme d' »idées délirantes culturellement incongrues, aucunement plausible » semble suffisant. Le commentaire oral d’ouvrages littéraires du 19ème ainsi qu’un souhait de réorientation universitaire semblent, d’après mon dossier, être suffisant pour valider ce symptôme du CIM-10. Gardez le zozo en observation un mois pile, et en l’absence d’autres explications étiologiques: tadaaamm! vous êtes schizo. Même pas de violence nécessaire pour une HDT: il suffit de prétendre la violence.

        On peut donc tout expliquer par les pétards. Nul besoin de l’hypothèse étiologique dopaminergique de la schizophrénie (qui semble toutefois fort intéressante, effectivement).

        La maladie mentale existe, mais vous pouvez facilement voir que le problème de la définition est assez crucial, ne serait-ce qu’entre le DSM-IV et la CIM-10. Ensuite, le « Cercle Psy » peut toujours ergoter sur les 40% de déglingués mentaux qui nous entourent, il ne participe pas à rendre particulièrement tangible la notion de maladie mentale.

        La drogue n’est pas là pour nous sauver (bien qu’arrêter le cannabis soit bien plus facile que d’arrêter le tabac) de la même manière que les psychotiques ne sont pas là pour me distraire. C’est un choix de société, avec des risques et des bénéfices, dans un contexte où on puisse espérer que la notion de démocratie soit celle du respect du délire d’autrui, au sens où le délire semble être synonyme de désaccord persistant.

        1. Vous oubliez les critères d’exclusion.
          Pour la CIM 10

          Par ailleurs, on ne doit pas porter un diagnostic de schizophrénie quand il existe une atteinte cérébrale manifeste ou une intoxication par une drogue ou un sevrage à une drogue

          Pour le DSM :

          La schizophrénie ne peut pas être diagnostiquée si des symptômes de trouble de l’humeur ou un trouble envahissant du développement sont présents, ou les symptômes sont le résultat direct d’une affection médicale générale ou d’une substance, comme l’abus de drogue ou de médicaments.

          On peut tout à fait respecter le délire d’autrui, mais déjà beaucoup moins si ce délire entraine un danger pour lui-même ou pour les autres.

      4. Je n’ai pas oublié les critères d’exclusion, que j’ai résumés probablement improprement, par la locution « en l’absence d’autres explications étiologiques ». En ce qui concerne la violence: si la violence est l’alpha et l’omega de la psychiatrie, il serait sympa que pour les allégations de violence passées (et pas les allégations de violence potentielle), on puisse passer à un moment par le système juridique: je préfère expliquer que « oui, je fume des pétards et je n’ai pas été violent » à un juge, plutôt que d’être un objet d’observation psychiatrique pour la plus grande satisfaction d’un entourage affabulateur fana de psy. Les HDTs délirantes sont légion, et la psychiatrie n’a visiblement pas l’habitude de faire du fact-checking.

        Peut-être que le pétard explique la schizophrénie; il n’explique pas la paranoïa par rapport à l’institution psychiatrique ou l’agitation de la notion de psychose comme un papier de tigre.

        1. Il se trouve que le juge des libertés intervient désormais pour toute hospitalisation sous contrainte mais j’imagine que pour vous ce n’est pas encore assez satisfaisant.

      5. C’est « mieux ». Encore faut-il que les juges des libertés ne se réfugient pas derrière les angoisses médicales. On peut constater qu’une jurisprudence se fait jour petit à petit; c’est déjà ça.

        Et non: les familles fana de psy qui hospitalisent tout leur entourage, ce n’était pas tout à fait suffisamment rassurant, surtout quand ils vous ont concocté un petit dossier aux oignons avec du pétard partout, des sentiments de persécution, de la schizophrénie, des allégations de bipolarité, de la paranoïa, des explications psychanalytiques à deux balles assénées comme des vérités révélées, de la « fragilité », de l’ésotérisme (???), une famille de schizos, de l’héroïne (???), des échecs scolaires (???), que sais-je encore. Cela s’appelle un syndrôme de Münchhausen par procuration en psychiatrie adulte avec un trouble de la personalité limite parentale, d’après les symptômes, et cela donne vraiment envie de laisser de côté ma « rationalité morbide » (sic) pour devenir un adorateur de Xenu.

        Les hospitalisations abusives m’ont bousillé une décennie et incité à changer de pays. Cela prend en effet 10 ans pour qu’un « bon gars » développe sa paranoïa suffisamment pour demander ses dossiers (qui n’était pas accessible avant 2002, soit dit en passant). Je ne décolère plus depuis que je les mets en rapport avec la littérature psychiatrique (fort bien faite au demeurant) telle que « Un autre regard sur la schizophrénie » d’Alain Bottéro.

        Ne prenez pas les choses à l’envers: la psychiatrie peut être très utile, c’est l’évidence. Mais il faut que cela soit très, très, très bien pratiquée, avec beaucoup de symptômes et de preuves, et peu d’empathie psychanalytique à l’égard des tiers. Ou pas du tout pratiquée.

        1. Si votre conclusion est : la psychiatrie doit être bien pratiquée, pourquoi prendre de tels détours?
          Engagez vous dans une association. Vous auriez certainement des choses à apporter.

      6. Parce que, en l’état, les recommandations de la commission d’audion de la « Haute » Autorité de la « Santé » sur la « dangerosité psychiatrique » de mars 2011 est purement et simplement inacceptable. Purement et simplement. Ce rapport heurte de plein fouet toutes mes convictions éthiques: chaque ligne en est une insulte, et je pèse mes mots.

        C’est décidé: encore deux tentatives de ramener des psychiatres à la raison, et à défaut, je finance la scientologie (sans y adhérer).

        Vous avez déjà un normalien en tant que contrôleur général des lieux de privation de liberté qui conteste la notion de « dangerosité ». Vous en aurez un autre qui finance la scientologie. Toutes mes félicitations; ainsi que mes amitiés à votre collègue O.H.

      7. @Gogo : Quand il y a préoccupation sanitaire dans le débat politique , les médecins ne sont jamais consultés ; je trouve que c’est dommage de se passer d’avis autorisés , et de laisser les énarques , qui ne connaissent que leurs cahiers et leurs livres ne sachant rien de la vraie vie , décider de ce que l’on peut faire . Je suis pour la légalisation , contrairement à nos politiques , sans pour autant méconnaitre le risque de la substance . Je connais les risques de la pilule ( on en parle beaucoup en ce moment ) mais je reste « pour »

  3. L’augmentation du nombre des interdits , en France , « pays des libertés » , me donne envie de faire ma valise ; sous prétexte de nous protéger , on n’a plus le droit de fumer , de boire , de rouler … heureusement que nous ne sommes pas en surpopulation …!!!

    1. Qu’est-ce qui est accablant? Mettre sur le même plan alcool et cannabis?
      Ce sont effectivement deux substances dont les effets et la toxicité sont très différents.
      Le paradoxe de la plupart des société occidentales est effectivement de légaliser l’alcool et le tabac et d’interdire le cannabis.
      Cependant, la légalité d’un produit dangereux tel que l’alcool n’est certainement pas un argument suffisant pour justifier la légalisation du cannabis.
      J’entend bien que plusieurs dizaines de milliers de personnes en France aimeraient bien pouvoir fumer leur petit joint tranquille « avec modération », mais pour d’autres, le cannabis fait délirer et conduit droit à l’hôpital psychiatrique, même avec modération. Si encore l’expérience de la Hollande était encourageante, pourquoi pas, mais ce n’est pas vraiment le cas…

      1. « le cannabis fait délirer et conduit droit à l’hôpital psychiatrique ».

        Intéressant. Excusez-moi d’avoir une connaissance des acronymes un peu datée:

        Le cannabis conduit-il en HP sur décision d’HO? Ou le cannabis conduit-il en HP sur décision d’HDT avec des parents qui confondent « fumer du cannabis » avec « financer le terrorisme islamique » (du vécu…)? (Si en plus les parents sont psychiatres, le raccourci intellectuel semble être nettement raccourci, comme en témoigne votre attitude ainsi que mon vécu).

        Parce que, pour moi, une des question au sujet du lien entre cannabis et hospitalisation psychiatrique est la suivante: Le cannabis se trouve-t’il être un des facteurs indirects parmi d’autres de l’hospitalisation d’office? Ou est-il un des facteurs explicites et principaux d’une hospitalisation à la demande d’un tiers? Ce n’est pas du tout pareil quand il s’agit d’interpréter la phrase « le cannabis fait délirer et conduit droit à l’hôpital psychiatrique ».

        Je n’ai pas votre expérience clinique: j’ai celle de celui qui est de l’autre côté, et dont le discours n’est pas susceptible d’être considéré comme une argumentation légitime (une fois de l’autre côté), mais uniquement d’un point symptômatique.

        Je n’ai pas constaté une dominance du cannabis parmi les psychiatrisés. J’ai constaté d’autres dépendences addictives bien plus sérieuses (faut pas non plus être bien malin pour le constater), ainsi que des problèmes nettement plus sérieux (dépression, misère, LSD mal digéré, conséquences familiales de suicides, chômage, etc…) qu’il est difficile de relier explicitement au cannabis.

        Pour faire un lien entre expérience clinique et cannabis, il faut déjà faire de la statistique descriptive (ce en quoi l’adéquation entre les éléments d’anamnèse sur mon dossier et la réalité me laisse songeur), et ensuite faire un petit petit peu de bayésien pour ne pas se laisser influence par le biais majeur (et différent de pays en pays) que constitue les modalités d’hospitalisation contraintes, qu’elles soient HO ou HDT (ce qui n’est pas pareil du tout, tout de même).

        Quand au raccourci qui semble avoir la vie dure: pétards, donc schizo, donc délire dès que les parents ne sont pas d’accord, donc électrochocs (exagération, mais qui relève d’une réalité), il est à mettre en balance avec le fait qu’il semble que certaines études (ouï-dire d’un bonhomme ayant bossé au Max Planck Institute en recherche psychiatrique) tendent à présenter les conduites addictives au cannabis des « vrais » schizophrènes comme pouvant relever d’une forme d’automédication.

      2. Vous oubliez qu’en psychiatrie, on n’est pas seulement hospitalisé sous contrainte mais le plus souvent librement. Par ailleurs le fait qu’il existe d’autres addictions, d’autres substances parfois plus néfastes ne rend pas le cannabis moins dangereux pour certains.

      3. Oui, je connais les hospitalisations « libres »: c’est la moitié de mon parcours. Cas 1: une hospitalisation « libre » où le dossier précise « amené par son père » sans que je sache que l’hôpital était un hôpital psychiatrique. Cas 2: le chantage à l’hospitalisation contrainte (oh, bien sûr, ce n’est jamais explicite, mais quand je tente de refuser, c’est une hospitalisation contrainte).

        Les hospitalisations libres, cela existe. Encore faut-il déterminer si rétrospectivement les « malades mentaux » les considèrent vraiment libres. Mais je n’ai pas vraiment réussi à en observer beaucoup qui le soit véritablement: moins d’une poignée si on exclut les gens qui arrivent en HP à la suite d’une tentative de suicide (car le concept de « libre » n’a plus vraiment de sens alors).

        L’hospitalisation libre, c’est un peu la même chose que l’alliance thérapeutique: un fantasme.

        1. Toute hospitalisation libre (en psychiatrie ou non) comporte une part de privation de liberté. Le terme « libre » implique en général qu’il est possible de sortir contre avis médical. Ce que vous avez vécu n’est pas rare effectivement. Dans certains cas, la rupture du contrat (implicite ou non) entre le patient et le médecin au cours d’une hospitalisation libre peut entrainer un danger pour le patient, et nécessiter la mise en place d’une hospitalisation sous contrainte. Si vous avez l’impression d’avoir été victime d’un abus, dirigez vous plutôt vers des associations type CRPA plutôt que vers la scientologie.

    2. Non ce n’est pas pragmatique car ce sont 2 substances dont les modes d’action sont très différent, et qui n’agissent pas sur les mêmes « cibles ». Donc rien ne dit que quelqu’un réagira à l’alcool de la même façon qu’il réagira au cannabis.

      1. Tout ce qui vous écrivez est vrai : ce sont deux substances différentes.
        Cependant, elles ont quelque chose en commun : d’être à l’origine de pathologies psychiatriques, et de les aggraver.

  4. Et l’alcool, faut-il l’interdire maintenant ? Ce serait urgent parce que les vraies résultats scientifiques comparant les dangers (liés à la toxicité pour ne choisir qu’un seul critère) entre l’alcool et le cannabis sont sans appel : l’alcool a bel et bien une dose léthale, tandis qu’elle est quasi inconnue pour le cannabis. Vous voulez vraiment parler des « dangers » ? Vous voulez sérieusement agir pour que cesse la propagation libre et désordonnée des drogues illicites ? Alors il n’y a qu’une voie, celle de la régulation. Une légalisation redéfinissant un cadre réaliste, pragmatique et tolérant.

    Et les « médicaments », enfin ce qui s’y apparentent comme lexomil, xanax, tranxene, rohypnol, etc (anxiolytiques, anti-dépresseurs, neuro-leptiques) faudrait aussi les interdire parce qu’une étude démontre qu’une utilisation prolongée… faciliterait l’apparition de maladies neuro-dégénératives…Alors interdisons-les aussi.
    D’ailleurs, nonobstant mon antiprohibitionnisme attardé, je serai éventuellement pour cette interdiction, pour en finir avec cette camelote pour qu’enfin le cannabis puisse s’y substituer efficacement.

    Mais chut, l’omerta gouverne. Laissons nous intoxiquer mentalement par les mensonges de la prohibition. Continuons de penser peu, mais de penser le bien d’autrui contre lui-même, d’ignorer la douleur quotidienne de centaines de milliers de patients atteints de pathologies graves qui réclament le cannabis pour se soulager, et faciliter la prise de leurs traitements.

    Cette plante est une panacée et personne ne pourra jamais lui ôter cette faculté.
    Vous ne le saviez pas, alors vous venez sans doute de l’apprendre… Recherchez objectivement les arguments pour le contredire.

    1. Hélas, vos stratégies de communication sont vraiment trop stéréotypées.
      Ce n’est pas avec ce genre de propagande mensongère et irresponsable que vous obtiendrez gain de cause.
      On ne peut pas raisonner en tout ou rien : il ne s’agit certainement pas de tout légaliser ou de tout interdire.
      Quant à la théorie du complot et de l’omerta, n’exagérons rien tout de même…
      Les médicaments sont des substances qui peuvent également être toxiques si mal utilisées, mais des substances qui soignent avant tout.
      Pour ce qui est d’Alzheimer et des benzodiazépines, je vous conseille de vous renseigner un peu plus avant de relayer de fausses informations.
      Le jour ou le cannabis aidera vraiment les patients, je vous rejoindrai peut-être.
      En attendant, j’en constate les ravages chaque jour sur la santé mentale.
      Et n’exigez pas de moi des arguments pour vous contredire : vous les trouverez dans l’article plus haut que vous n’avez probablement pas lu.

      1. Bien entendu, la stratégie de communication du système prohibitionniste n’est pas stéréotypé… ya qu’à vivre une déposition au comico pour vraiment prendre la mesure de tous les stéréotypes que la prohibition engendre, style le plus répandu « dealer = vendeur de mort », style « j’ai acheté mon bout à un arabe dans une cité », style « il a trop fumé pour être pris au sérieux »… enfin, quantité de stéréotypes qui conviennent pour évoquer le cas d’un usager de drogues illicites, mais lorsqu’il s’agit de drogues légales (parfois plus néfastes), on trouve toujours de quoi « justifier » pour ne pas faire d’amalgames douteux.
        Il vaudrait mieux envisager de tout légaliser, parce qu’à l’heure actuelle, on découvre une nouvelle formulation de molécules psychoactives chaque semaine… légaliser ne veut pas dire « autoriser à tout vent », mais bien justement mieux controler, encadrer, de la production à la consommation.
        Votre réponse est tout de même diffamatoire, à aucun moment je n’emploie le mot « complot »… vous osez même qualifier mon commentaire de « propagandiste », alors qu’il s’agit d’une simple réaction sur certaines omissions coupables à mes yeux.
        OUI, nous vivons dans l’omerta. OUI, des milliers de personnes recourent au cannabis pour se soulager, et ne serait-ce que le témoignage d’une personne devrait suffire à vous convaincre à moins de n’être qu’un monstre froid inhumain.
        Bien entendu, comme moi, vous le constaterez en écoutant les propos de notre chef d’Etat, il n’est point besoin d’être un utilisateur régulier du cannabis pour déclarer que la « santé mentale » de quiconque puisse être affectée.
        Questionnez-vous sur le statut légal de la substance, et des conséquences de cette situation, sur un usager et sur l’ensemble de la société, peut-être comprendrez-vous qu’il y a de bonnes raisons de « péter les plombs » face à un tel niveau d’hypocrisie, de mensonges et d’inhumanité.

        1. Mouais, je ne suis toujours pas convaincu.
          Pendant que vous vous « soulagez » d’autres sont hospitalisés en psychiatrie contre leur gré et en partie à cause du cannabis…
          Le témoignage d’une personne est émouvant mais il ne légitime certainement pas ce genre de résolution à l’échelle d’une société…
          Quant à l’hypocrisie, elle est des deux cotés cher Farid…

  5. pourquoi croyez vous qu’on ne lit pas votre article? Si justement on se permet de commenter c’est 1) qu’on l’a effectivement lu, et que 2) on a estimé que l’auteur était certainement quelqu’un d’assez ouvert pour débattre et non pour réfuter des arguments qui sont pourtant des faits (oui le cannabis soigne et il y a des tartines là dessus un peu partout sur internet, faites par des gens soucieux de lister tous les bienfaits que peut apporter cette plante, et la propagande mensongère ? tournez vous du côté de nos chers dirigeants, ils savent très bien le faire. Non ce qu’ont fait FARId et Joman et moi-même maintenant, c’est un acte citoyen, on met nos grains de sels) et ce d’un revers méprisant de la main. Je viens vers vous non en ennemi mais avec un besoin de communiquer parce que je trouve que ce que vous avancez dans votre papier est faux. Et des arguments, des vrais, j’en ai à la pelle.
    Cynoque

    1. Ce que j’avance dans mon papier, ce sont les résultat d’études scientifiques internationales, donc à priori pas de complot du gouvernement ou de mensonge d’état… Je ne sais pas ce qu’il vous faut pour prouver la dangerosité du cannabis que vous n’êtes visiblement pas décidé voir en face, mais si meme la science n’est pas un argument valable, je ne sais plus quoi vous dire effectivement. Je ne doute pas que le THC et l’autre principe actif de la plante, le CBD, puissent avoir des vertus, mais une analyse rationnelle nécessite de mettre en balance les bénéfices et les risques. Et selon moi, ce ratio n’encourage pas à légaliser.

      1. rectification : [votre interprétation] d’études (…) Ah si je vous assure qu’il y a une cabale de la part de l’état sur cette plante : déjà ce dernier la présente comme la dernière des saloperies et la plupart des français faisant confiance à leur législateur et dirigeant le croient les yeux fermés… L’état a même été jusqu’à essayer de nous empêcher de dire la vérité dessus, car la loi dit que « toute présentation sous un jour favorable » d’un stupéfiant est interdite, et quand bien même justement des études scientifiques viendraient corroborer les dires des vils criminels coupables d’expression libre…

        Alors que choisir? Présenter les choses sous un jour véridique comme le préconise un célèbre anti-prohibitionniste accessoirement français, ou choisir de délibérément mentir pour rester dans la loi ?

        Réfléchissez un peu là dessus mais je suis presque sûr que je vous apprend rien et que la réflexion a sûrement déjà eue lieue… En tout cas si ça c’est pas une forme grossière de complot, essayer d’empêcher les gens de simplement s’exprimer et de présenter les choses sous un jour favorable quand ils en ressentent le besoin…?

      2. J’avais zappé le CBD… qui est intéressant. Contrairement au THC (duquel vous dénoncez les principes psychoactifs quelque peu unilatéralement), il semble difficile de trouver des effets véritablement négatifs au CBD. Le CBD serait même antipsychotique et aurait des vertus dans le traitement de l’hooooorrrrible schizophrénie. Presque recommandé (http://www.scielo.br/pdf/bjmbr/v39n4/6164.pdf).

        Ce qui est rigolo dans l’histoire, c’est que le chanvre industriel, ben il contient peu de THC et beaucoup de CBD. Il serait donc presque sain de fumer du chanvre industriel quand on est schizo. Interprétation quelque peu provocatrice, j’en conviens…

        Quand au cannabis de grand-papa, ben c’est semble-t’il encore plus complexe: Il semblerait être plus riche en THCV, qui se trouve être bien plus psycho-violent que le THC, et de plus l’effet du THC est bloqué par le THCV. Cerise sur le gâteau, c’est un antipsychotique et un neuroleptique. Tout les bénéfs de l’HP au bout d’un joint!

        En gros, les joints à grand-papa, c’est parfait pour se défoncer le crâne tout en traitant sa schizo… Interprétation tout aussi provocatrice.

        Voici donc un parfait argument pour légaliser le cannabis, annihiler les trafics maffieux, récolter des taxes tout en réconciliant tout le monde: une simple question de dosage et de choix de variétés de plante…

        1. Passe encore pour le CBD, mais pour la suite, je n’en ai jamais entendu parler.
          Si votre cannabis de « grand-papa » était si bon pour la santé, ça se saurait…

      3. Je n’ai pas trouvé de sources précises quand à l’allégation que le cannabis des années 70 fut bien plus riche en THCV qu’à l’heure actuelle, bien que cela semble être un peu plus qu’une légende urbaine (i.e. sources imprécises). Mais voici à quoi ressemble une plante avec forte concentration en THCV [1], ce qu’en disent dans un style très américain des californiens [2], et le petit papier au sujet du mécanisme THC-bloquant du THCV [3], ainsi qu’une page de présentation de la recherche actuelle [4], (ainsi que des présentations alarmantes du CBD pour les psychiatres hospitaliers [5]).

        [1] http://www.alchimiaweb.com/blogfr/leffet-jack-ripper/
        [2] http://www.youtube.com/watch?v=wkA6mcAE7Sw
        [3] http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1038/sj.bjp.0707124/pdf
        [4] http://www.kcl.ac.uk/iop/depts/ps/research/neurobiologialmechanisms/Does-THCV-inhibit-the-effects-of-IV-THC.aspx
        [5] http://psychcentral.com/news/2012/06/07/marijuana-compound-may-beat-antipsychotics-at-treating-schizophrenia/39803.html

        « Contrairement au THC des plantes et au cannabinoïde « Anandamine » naturellement produit par le corps, le THCV n’active pas les récepteurs CB1. Au lieu de cela, le THCV se fixe aux récepteurs CB2 et les active, de même qu’il bloque l’activation des récepteurs CB1, agissant comme un antagoniste. Les récepteurs CB2 se trouvent surtout dans le système immunitaire, et on pense qu’ils sont responsables des effets bénéfiques du cannabis sur les troubles auto-immunitaires. Le THCV est un très puissant antioxydant qui neutralise les radicaux libres. Selon des recherches espagnoles et anglaises, les effets du THCV ont montré des résultats prometteurs dans le traitement et l’amélioration des symptômes de la maladie de Parkinson. »

        En plus, il paraît que cela fait maigrir sérieusement car il n’y pas d’effet « faim » comme avec le THC.

        Un antipsychotique antiparkisonien qui fait maigrir, avouez que c’est presque le rêve…

        Mais ce sur quoi tout le monde est d’accord, jusqu’à preuve du contraire, c’est que les cannabinoïdes ont effectivement un rôle majeur à jouer dans tout ce qui relève des troubles psychotiques de type dopaminergique, en positif comme en négatif. Et c’est effectivement pour pouvoir « délirer » avec des potes que les gens aiment bien le THC, ce qui n’est une nouvelle pour personne.

  6. cela dit je ne doute pas non plus une seule seconde que l’usage du cannabis puisse avoir des facettes dangereuses. Je dis souvent : ce n’est pas le produit qui est dangereux, c’est l’abus qu’on peut en faire. Alors pas la peine de me dire « essayez l’amanite phalloïde, vous allez voir si y en a pas des produits dangereux! » j’en suis bien conscient. Et c’est aussi pour ça qu’on prône aussi la réduction des risques. Interdisez à un ado de consommer tel ou tel produit. Il courra l’essayer. Apprenez lui à consommer en prenant le moins de risque possible, il aura peut-être même plus envie d’essayer, mais s’il le fait, ben vous aurez la conscience tranquille, peut être que grâce à vous il se tapera pas une scepticémie ou je ne sais quelle maladie… apprenez au jeune que fumer juste pour rigoler non seulement ça sert pas ça grand chose mais en plus ça peut avoir des conséquences à la con, et là vous aurez gagné.
    Je pense que vous exagérez la dangerosité du cannabis. Il y en a mais elle est très modérée. Et c’est un moindre mal pour l’hygiène de vie que cette plante même consommée en la fumant, apporte réellement dans beaucoup de cas précis, où les sujets sont des malades atteints de diverses pathologies graves et moins graves.

  7. Vous affirmez que j’exagère la dangerosité du cannabis qui serait selon vous très modérée.
    Qui croire? Vous où plusieurs équipes de chercheurs, plusieurs scientifiques de nombreux pays?
    Je ne fais pas de politique, je livre uniquement aux lecteurs les données scientifiques qui me paraissent les plus pertinentes, et notamment celles en rapport avec les effets psychiatriques du cannabis.
    Si l’état nous empêche de dire la vérité, comment empêcherait il des scientifiques travaillant à l’étranger de le faire?
    Si personne ne peut présenter le cannabis sous un jour favorable, comment le faites vous ici sans être censuré?
    Il existe également des études qui portent sur des effets thérapeutiques supposés du cannabis. Le seul effet positif avéré est l’action antinauséeuse qui peut être indiquée pour lutter contre les nausées entraînées par la chimiothérapie dans les cancers. Et encore il existe déjà des médicaments qui ont le même effets sans les inconvénients du cannabis. L’effet sur le glaucome n’est pas suffisamment probant.
    En attendant le cannabis fait délirer, c’est avéré, et ça fout des vie en l’air. Je le constate tous les jours. Et ça, ça passe avant les petits plaisirs récréatifs.
    Quant à vos considérations sur l’éducation des enfants, je ne les partage pas. Apprendre à un ado à consommer du cannabis, ce n’est certainement pas lui rendre service. Ce qui lui rendra service, c’est de l’informer des risques liés à la consommation de drogues et d’alcool.

  8. Mensonges Mensonges et encore MENSONGES. Le cannabis est sain. Je fume depuis que j’ai 17 ans. J’en ai 47 !! Vie normale de citoyen normal. Mr Thiriex ce que vous vous avancez est faux et archi faux. Vous ne connaissez rien au cannabis et vous vous presentez comme expert. Faites des recherches avant de vous permettre de poster de telles inepties,

    1. Cher Jean-Jacques.
      Les propos d’Igor Thiriez ne sont pas des mensonges, ils sont basés sur des faits. Je pense que quand on parle d’un produit il faut être capable de tenir un discours objectif à son sujet, et d’être capable d’en voir les avantages, mais également les inconvénients.
      Chose dont vous êtes incapable car vous niez en bloc les inconvénients du cannabis dont parle Igor Thiriez, pour n’en voir que les avantages. Que vous consommez du cannabis depuis 30 ans c’est un fait, il a probablement des avantages qui sont indéniables, mais aussi des inconvénients, dont vous ne parlez pas (probablement parce que vous ne vous en rendez pas compte).

  9. mais vos exemples d’études sont complètement sortis de leurs contextes! Manifestement vous n’avez même pas été vérifier les sources dont je vous parlait, car eux sont neutres, et ils ne choisissent pas une étude un mois précis parce qu’elle dit du mal, eux vous sortent TOUTES les études réalisées dans ce mois qu’elles soient clémentes ou non. Tous vos arguments sont fumeux et vous même n’êtes pas honnête. Alors allons y gaiement :

    Pour Mars 2011 http://tdme.free.fr/?p=1266 et http://tdme.free.fr/?p=1279 (c’est chez moi ça j’assume les publications de ce site)

    * Science: le THC améliore le goût, l’odorat, l’appétit et le sommeil des patients souffrant de cancer (Source: Brisbois TD, de Kock IH, Watanabe SM, Mirhosseini M, Lamoureux DC, Chasen M, Macdonald N, Baracos VE, Wismer WV. Delta-9-tetrahydrocannabinol may palliate altered chemosensory perception in cancer patients: results of a randomized, double-blind, placebo-controlled pilot trial. Ann Oncol. 2011 Feb 22. [in press])
    * Science: effets des cannabinoïdes synthétiques (JWH-018) sur l’homme (Source: Every-Palmer S. Synthetic cannabinoid JWH-018 and psychosis: An explorative study. Drug Alcohol Depend. 10 février 2011. [in press])
    * Selon une étude menée à l’Université de Pavia, Italie, sur le modèle animal, l’endocannabinoïde anandamide réduit la migraine (Source: Greco R, et al. J Headache Pain. 18 février 2011. [in press])
    * Selon une étude menée à l’Université catholique de Séoul, Corée, le cannabinoïde synthétique WIN 55,212-2 arrête le cycle cellulaire des cellules gastriques cancéreuses dans la phase G1 et ainsi réduit l’avancée du cancer. (Source: Park JM, et al. J Cell Biochem. 2011 Feb 10. [in press])
    * Des chercheurs espagnols et britanniques se sont intéressés aux effets du Delta-9-tetrahydrocannabivarin (THCV) sur le modèle animal de la maladie de Parkinson. Ils ont conclu qu“étant donné les propriétés antioxydantes et la capacité d’activer le CB2, et de bloquer les récepteurs CB1, le Delta-9-THCV pourrait être utilisé comme un médicament permettant de retarder la progression de la maladie et d’améliorer les symptômes de celle-ci. » (Source: García Ce et coll. Br J Pharmacol. 16 février 2011. [in press])
    * Selon une étude menée à l’Université de Porto, Portugal, l’activation du récepteur CB1 réduit la pigmentation de la peau produite par la radiation à l’ultra violet B. (Source: Magina S, et coll. Arch Dermatol Res. 5 février 2011. [in press])
    * Selon une étude menée à Thomas Jefferson University, Philadelphie, un agoniste sélectif du récepteur CB2 (0-1966) a montré des effets neuro protectifs, sur le modèle animal, dans les cas d’accident cérébral traumatique. (Source: Elliott MB, et coll. J Neurotrauma. 20 février 2011. [in press])
    * Science: un extrait de cannabis améliore les symptômes de patients atteints de spasticité réfractaire causée par la sclérose en plaques (Source: Novotna A, Mares J, Ratcliffe S, Novakova I, Vachova M, Zapletalova O, Gasperini C, Pozzilli C, Cefaro L, Comi G, Rossi P, Ambler Z, Stelmasiak Z, Erdmann A, Montalban X, Klimek A, Davies P; the Sativex Spasticity Study Group. A randomized, double-blind, placebo-controlled, parallel-group, enriched-design study of nabiximols* (Sativex(®) ), as add-on therapy, in subjects with refractory spasticity caused by multiple sclerosis. EUR J Neurol. 1er mars 2011. [in press])
    * Science: une étude de cas universitaire indique que le THC est bénéfique pour traiter des enfants présentant spasticité, douleurs et cancer (Source: Gottschling S. [Cannabinoids in children] [article en allemand] Cannabinoide bei Kindern. Angewandte Schmerztherapie und Palliativmedizin 2011;(1):55-57.)
    * Une étude de groupe sur une population potentielle a été conduite en Allemagne. Elle comprenait 1923 personnes âgées de 14 à 24 ans, qui ont été suivies pendant 10 ans. Les personnes qui ont indiqué n’avoir pas présenté de symptômes psychotiques, ni consommé de cannabis présentent un risque de symptômes psychotiques lors d’une consommation de cannabis ultérieure. Le risque est doublé (rapport des chances est 1,9). (Source: Kuepper R, et coll. BMJ. 2011;342:d738.)
    *
    Comment se fait-il que vous ayez oublié de citer toutes ces études pour le mois de mars 2011? C’est volontaire???
    Avril : http://tdme.free.fr/?p=1324 et http://tdme.free.fr/?p=1508 et http://tdme.free.fr/?p=1538
    Mai : http://tdme.free.fr/?p=1538
    Juin : http://tdme.free.fr/?p=1665 et http://tdme.free.fr/?p=1718
    Juillet : http://tdme.free.fr/?p=1888
    Août : http://tdme.free.fr/?p=2325 et http://tdme.free.fr/?p=2352
    Septembre : http://tdme.free.fr/?p=2851
    Octobre : http://tdme.free.fr/?p=3530 et http://tdme.free.fr/?p=3834
    Décembre : http://tdme.free.fr/?p=3965 et http://tdme.free.fr/?p=3992 et http://tdme.free.fr/?p=4044
    Janvier 2012 : http://tdme.free.fr/?p=4143 et http://tdme.free.fr/?p=4152

    Donc : Qui croire? Vous où plusieurs équipes de chercheurs, plusieurs scientifiques de nombreux pays?

    1. Cet article concerne les risques psychiatriques liés au cannabis, c’est tout.
      D’où le titre : « cannabis et délire à retardement ».
      Les études que je cite ne sont donc absolument pas sorties de leur contexte.
      Alors merci pour tous ces liens, mais c’est un autre sujet.

      1. C’est un autre sujet, mais voir la question de la légalisation uniquement sur le plan de la santé mentale, c’est extrêmement réducteur. Si vous faites le lien entre l’expertise scientifique et le législateur (ce que vous faites), alors il faut aussi prendre en compte d’autres domaines connexes, ainsi que d’admettre que le législateur est aussi censé être là pour protéger et promouvoir des droits et pas que des interdits.

        On est un peu devenu une société de vieux. Et cela, c’est un argument scientifique: démographique. Duquel on peut aussi faire certaines interprétations à destination du législateur, le plus gériatrique d’Europe par ailleurs.

  10. Et je viens de m’apercevoir que vous faites dire l’inverse de ce qu’elle dit à l’étude allemande de mars. Je cite : « Une étude de groupe sur une population potentielle a été conduite en Allemagne. Elle comprenait 1923 personnes âgées de 14 à 24 ans, qui ont été suivies pendant 10 ans. Les personnes qui ont indiqué n’avoir pas présenté de symptômes psychotiques, ni consommé de cannabis présentent un risque de symptômes psychotiques lors d’une consommation de cannabis ultérieure. Le risque est doublé (rapport des chances est 1,9). (Source: Kuepper R, et coll. BMJ. 2011;342:d738.) » et vous en tirez naturellement la conclusion que c’est mauvais… Vous avez pas bien lu : les risques psychotuiques augmentent chez les jeunes n’ayant jamais touché de cannabis!!! Et non chez les autres! Relisez bien

      1. Peut-être qu’il y a une sorte « d’habituation » du cerveau aux effets du cannabis, et que cette plante est plus dangereuse chez quelqu’un qui n’y est pas habitué.

        1. @Sigis: Si on part du principe que la plante est dangereuse, alors distinguons trois phases: (1) Le début de la consommation, disons 1 à 2 années; (2) la période de transition et (3) le rythme de croisière (après 4/5 années).

          Classification à la louche. Your mileage may vary.

          La dépendance à l’alcool se renforce sur le long terme (i.e. phase 3). À contrario, la consommation de chanvre se stabilise lors de la phase (2) et souvent s’arrête spontanément. J’ai le sentiment que c’est ce ressenti qui amène à qualifier le chanvre de drogue douce, compte tenu que nombre de personnes arrêtent plus ou moins du jour au lendemain sans trop se poser de questions.

          La phase (2) est essentiellement une phase où se nouent des équilibres entre études / chômage / vie active + couple, et où le chanvre cède assez naturellement sa place à des activités plus prenantes. Contrairement à la phase scolaire / académique, qui se prête assez bien à la consommation: on fume moins quand on bosse et qu’on sort en couple. Les psychiatres semblent penser que le chanvre empêche de bosser et limite les relations sociales, ou résulte d’un « manque » trop psychanalytique à mon goût. Le ressenti de « l’aliéné », c’est qu’au fur et à mesure qu’on a des trucs de plus en plus intéressants et prenants à faire, on passe à autre chose. (C’est tout de suite moins hypocondriaque… limite anosognosique, hein…)

          C’est dans cette phase que la psychiatrie semble considérer de son devoir d’intervenir préventivement pour pallier toute dérive (ce qui me semble être une koloßal konnerie, mais bon… dogma is dogma).

          L’effet psychoactif existe, et est recherché. Il est modulé lors de la phase (3) si la consommation existe encore, où on ne revoit que très très rarement les binges de la phase (1). L’effet psychoactif, du point de vue de l’humeur me semble assez paradoxal: bien qu’un joint puisse être sporadiquement excitant/stimulant, majoritairement, on observe plutôt une stabilisation de l’humeur ainsi qu’une indifférence/tolérance au stress. La littérature semble désigner cela par effet dépressif, bien qu’il me paraît plus adéquat de qualifier cela de stabilisation d’humeur: le chanvre limite dans une certaine mesure le ressenti dépressif d’un déprimé « léger », à travers notamment cette tolérance/indifférence au stress. Jusqu’à un certain point, où il est tout à fait crédible qu’il puisse exacerber ou plutôt pérenniser un état dépressif.

          Mais bon, là, c’est plus du chanvre qu’il faut, c’est de la kétamine (Provocation® Inside).

          Cela étant, cet ambiguité sur l’effet n’est pas propre au chanvre: la cigarette est un stimulant pour bosser pendant une nuit blanche, ou un relaxant avant d’aller dormir. L’alcool rend joyeux, con, désinhibe ou fait pioncer. Le Zolpidem aussi a des effets paradoxaux… Cela serait trop simple si le chanvre n’avait qu’un effet inéquivocablement dépressif… Plus le temps passe, plus on en connaît les effets, et plus on « choisit » / s’auto-conditionne pour un effet plutôt qu’un autre.

          L’autre aspect psychoactif, qualifié de délirogène par les membres de la confrérie hypocondriaque en blouses blanches, me semble nettement plus controversé. Il existe, me semble plus présent en phase (1) qu’en phase (2) et finalement peu existant en phase (3). Il induit éventuellement un vision du monde un peu plus placide ou même « spinoziste » sur les bords (pas de meilleur qualificatif) mais s’accommode bien d’une vie rangée (i.e. sans la psychiatrie qui marque à la culotte). Il me semble que l’homéostasie couplée à une consommation de « bon père de famille » peut parer l’essentiel des effets qualifiés alternativement de délétères ou de rigolos.

          En ce qui concerne les effets cognitivo-somatiques (mémoire à court terme, motricité et équilibre, « effondrement » du QI, immunodéficience, ou encore plus grotesque: « boulimie »), il me semble assez clair qu’ils sont assez négligeables comparativement à une insuffisance rénale iatrogène à comorbité parkinsonienne (merci du cadeau, soit dit en passant) ou même comparativement à l’enkystement du tabagisme à force de tourner en rond sous Tercian à taper la causette aux clodos en HP.

  11. « Si personne ne peut présenter le cannabis sous un jour favorable, comment le faites vous ici sans être censuré? » Vous jouez sur les mots. Je fais ce qu’on appelle de la désobéissance civile et je le’assume pleinement, je fais ça aussi en garde à vue devant les flics rassurez vous

    1. Moi , par contre , je ne suis pas du tout rassuré par le fait qu’une personne apparemment respectable comme Actusquat , qui doit surement travailler , payer ses impôts et nourrir des milliers de paresseux , puisse se retrouver en garde à vue pour celà , voire se trainer un casier judiciaire toute sa vie , comme les centaines de personnes qui sont venues me consulter en raison d’une injonction thérapeutique

      1. Oui c’est vrai…
        Cela dit, beaucoup de consommateurs de cocaïne se retrouvent également en garde à vue alors qu’ils sont actifs, insérés et qu’ils payent leurs impôts…
        Je trouve ça tout aussi dommage…

      2. « Cela dit, beaucoup de consommateurs de cocaïne se retrouvent également en garde à vue »

        C’est un peu réducteur comme comparaison. Que l’alcool, le cannabis et la cocaïne ait des conséquences psychiatriques, c’est en soi l’évidence même. Une hospitalisation contrainte a en soi des conséqueces psychiatriques (paranoïa de l’environnement famillial qui décide d’une HDT au pied levé). Plein de choses ont des conséquences psychiatriques.

        Dans le cas de la cocaïne, cela reste un tabou fort car même les consommateurs sont conscient des dangers. De la même manière que des fumeurs de tabac, dont moi, aimerait bien voir une interdiction du tabac ou à défaut une médicalisation de la distribution.

        Dans le cas du cannabis, c’est assez différent: les consommateurs prétendent qu’il y a des bénéfices (dont moi, même si je ne consomme plus) plus généraux que stricto sensu médicaux. Vous mettez en évidence des risques psychiatriques et participez à une information du grand public dans l’autre sens.

        La simple réalité, c’est qu’il existe des gens qui demandent la levée du tabou: à savoir la prise en compte de leur propre expérience, qu’ils considèrent relativement positive face à des gens qui semblent obnubilés par les points de QI perdus. Ils réclament simplement le libre-arbitre. Les consommateurs de cocaïne semblent toutefois reconnaître la nécessité d’un certain tabou, de par leur expérience même. C’est une situation tout de même assez différente.

        Et tant qu’on y est: parlons des effets positifs de l’héroïne: redoutablement efficace dans la stabilisation rapide d’un grand dépressif. Pourquoi préfère-t’on les électrochocs dans le traitement de la grande dépression? Parce que la drogue, c’est mal et ça fait peur? C’est tout de même assez immature comme position pour des scientifiques qui se spécialisent dans les pharmacothérapies.

      3. Pourquoi pratique-t-on les électrochocs? Parce que dans certaines indications, la balance bénéfices/risques est favorable et l’efficacité supérieure à tous les autres traitements tout simplement.
        Les effets positifs de l’héroïne dans la dépression, je ne les connais pas. En revanche, la morphine et la codéine, deux opiacés également, sont utilisés comme médicaments dans d’autres indications.

      4. Je ne nie pas l’utilité potentielle des électrochocs, mais force est de constater qu’une petite signature des parents extorquée à la suite de l’administration des électrochocs suffit à rendre la chose « légale ». Mais passons.

        En ce qui concerne l’héroïne dans le traitement de la dépression, je ne suis pas médecin du tout, donc à prendre avec des pincettes. Toutefois (http://wikipedia.qwika.com/en/Opioid):

        « As recently as the early 20th century, opioids were administered by doctors to treat severe depression and other psychiatric disorders. The practice was discontinued because of the addictive potential of opioids. In recent decades, researchers have experimented with mixed opioid agonist/antagonists such as buprenorphine for the treatment of depression and other psychiatric disorders, encouraged by the decreased liability toward abuse of and dependence on these compounds, compared with full opioid agonists. Although the buprenorphine experiments produced promising results, opioids remain prohibited for treatment of depression.  »

        Je n’affabule donc pas complètement, hein…

        1. Pour les ECT, le consentement des parents (pour un majeur) n’est pas suffisant.

          L’étude dont vous parlez est intéressante :
          Elle concerne 10 patients (un nombre déjà largement insuffisant pour pouvoir tirer la moindre conclusion valable) qui présentent une dépression majeure résistante au traitements usuels.
          Parmi ces 10 patients :
          3 qui doivent rapidement abandonner la buprénorphine en raison d’effets secondaires importants (malaise, nausées, dysphorie)
          1 dont l’état s’aggrave
          2 sont « modérément » améliorés
          4 sont améliorés plus significativement selon l’échelle de Hamilton

          Franchement, les pincettes sont effectivement de rigueur, sans parler de la difficulté à interrompre le traitement après une prise prolongée.
          Je comprends également pourquoi il y a peu d’études sur le sujet. C’est éthiquement un peu limite…

  12. Bonjour,
    En passant, je viens poser une petite pierre dans la discussion : quand on parle des bienfaits du THCV, THC, CBD, je veux bien. Mais quand on fume un joint avec de la résine, on ne sait pas toujours ce qu’il y a dedans (contrairement à la fleur), de plus on multiplie par 10 la toxicité déjà très importante du tabac (avec risque d’emphysème respiratoire à moyen ou long terme et je parle en connaissance cause, car un membre de ma famille est en train de mourir d’avoir fumé trop de joints… il est sous oxygène et vit comme une plante, tout ça parce qu’il n’a jamais voulu admettre qu’il avait besoin de soins médicamenteux et qu’il préférait s’enfiler ses 5 – 7 joints quotidiens).
    Toutes les personnes que je connais qui ont fumé, qui fument ou qui ont pris des drogues dures sont ou étaient des personnes très mal dans leur peau avant de commencer à fumer du pot ou à se droguer plus durement. Je ne serais pas étonnée de lire que les maladies dont on parle plus haut étaient la cause de la prise de cannabis et pas la conséquence – pas que en tout cas – (constat que j’ai fait en interrogeant plusieurs personnes fumeuses, ex-fumeuses ou ex-droguées…dans mon entourage amical, familial…) Je sais que le nombre de cas autour de moi est limité, mais j’ai la certitude que si on cherche sur le net les raisons qui poussent les jeunes à fumer, à part « braver » l’interdit et se fendre la poire « socialement », ceux qui fument seuls chez eux et plusieurs joints par jour sont probablement et dès le départ, mal dans leur peau. Ils pourraient souffrir de troubles bipolaires, d’un manque de sérotonine… ou plein d’autres choses physiologiques et pas que psychologiques (suis pas médecin, juste observatrice de « mon » microcosme social et familial). D’ailleurs, ces personnes tiennent plus ou moins le même discours : j’ai plus de créativité, je suis plus inventif, mon cerveau fonctionne mieux… Alors que ceux qui fument de manière plus « festive » ne m’ont pas parlé de cela. Maintenant, cela peut provenir de plusieurs facteurs : résine de cannabis ou fleurs, un joint de temps à autres ou plusieurs joints par jour, autorisé à en parler ouvertement avec les proches ou totalement banni de toute discussion, « on n’en prononce même pas le nom ! »

    J’ai eu la chance d’avoir des enfants relativement équilibrées (2 filles), mais pour leur faire comprendre les dangers du cannabis – entre autres drogues dures ou douces, j’ai fait ce qui avait « marché » pour moi (j’étais une ado des années 80 quand même, donc beaucoup de drogués de toutes sortes autour de moi), j’ai donc fait ce qui me semblait le plus « percutant » je leur ai fait lire « Moi, Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée » ensuite, elles ont vu le film tiré du livre. Et bien je peux vous assurer que ça les a tellement choquées que l’aînée, même si elle fume des cigarettes et a testé quelques joints, n’a jamais été au-delà et la cadette ne fume pas du tout… Mais je le répète, elles sont relativement équilibrées…et à 25 et 23 ans, je crois que je peux être à peu près tranquille de ce côté-là, même s’il ne faut jamais dire « fontaine »
    Mais je me demande toujours dans quelle mesure on ne diminuerait pas le nombre de jeunes fumeurs de cannabis en leur faisant lire ce bouquin dès leur treizième année ! ça fait des années que j’essaie de le faire comprendre à nos ministres de l’enseignement successifs, mais je n’ai, bien évidemment, jamais de réponse… Sujet tabou !

    Au final, je ne suis pas contre les substances qui sont contenues dans le cannabis, mais je pense que leur usage pourrait être bien meilleur et plus utile si elles étaient prises en tant que traitement individuel, puisqu’on peut tout synthétiser. C’est certain que ce serait moins marrant, mais pour ceux qui fument tous les jours jusqu’à 15 joints (et qui donc se ruinent financièrement et la santé), il serait plus « sain » d’avoir ces substances sous forme thérapeutique. Et que ceux qui sont bien dans leur tête et fument un joint par an entre amis continuent !

    Bonne semaine à toutes et tous !

    1. Quand on parle du THCV, du CBD et autres, ce n’est pas pour légitimer l’usage du cannabis récréatif, ni même médical (qui est un débat plus complexe et piégé), mais simplement pour remettre un peu de raison là où les médecins persistent à ne présenter que les résultats à charge, en nous prenant, excusez-nous du peu, pour des cons.

      Évidemment que le cannabis, ainsi que le tabac, ont des conséquences médicales, notamment du fait des « merdes » que vous pointez justement du doigt. Cela étant, pour arrêter le tabac, ou même l’héroïne, je ne serais pas étonné que la vaporisation de THC ait un effet bénéfique. Le cannabis, c’est donc un débat un chouilla plus large que la simple équation « THC + merdes = schizo + cancer ».

      Le fait que vous pensez, peut-être à juste titre (ce qui revient à étayer) que la prise de cannabis puisse être une conséquence de problèmes psychologiques ou psychiatriques (entendus au sens large), n’est pas idiot en soi. Qu’on prétende que le cannabis déclenche des schizophrénies, c’est une autre paire de manche. Justifier des hospitalisations psychiatriques contraintes illégales et/ou abusifs, c’est encore une autre paire de manche, limite aisément franchie par nos praticiens. Pour moi, une HDT « limite » relève beaucoup plus de la pathologie mentale du demandeur que de celle du psychiatrisé.

      Il ne faut pas confondre tous les débats. La pratique de la psychiatrie fait en sorte que tous ces débats se confondent. Ce qui n’apporte que difficilement des solutions et mine donc la crédibilité de la psychiatrie auprès des gens qui y ont été confrontés dans sa version coercitivement délirante, l’existence de laquelle vous êtes bien sûr libre de nier l’existence.

      Quand à la créativité, il me paraît évident que même chez un usager occasionnel, la créativité est améliorée. Il est peut-être en déni de ce fait car ce n’est peut-être pas ce qu’il recherche dans des spliffs. Comme toujours en psychiatrie, on se focalise sur la symptômatique de la subjectivité plutôt que sur la réalité. C’est un choix, mais les discours à charge de ce type restent malgré tout pénibles.

      Pour moi, la question, c’est surtout: que feriez-vous quand une de vos fille fumera et qu’elle tentera de s’ouvrir à vous de cela sur le ton de la dédramatisation? Vous l’enfermerez en tapant un scandale hypocondriaque auprès d’un psychiatre hospitalier? Petit conseil: allez-y plus doucement… Autre petit conseil: même si elle est « malade » (concept flou soit dit en passant), elle dispose tout de même d’un libre arbitre (la loi n’étant qu’un des items rentrant en considération) et il est illusoire de croire qu’il suffit de droguer votre fille avec des antagonistes aux cannabinoïdes pour que tout aille mieux. Il s’agit là de pur scientisme, et d’un type de contrainte à la mode. J’applaudirais alors à deux mains le courage de votre fille si elle entreprend un « voyage psychiatrique » (cf. wikipedia).

      Et non, tout synthétiser n’est pas encore à la portée, et je ne considère pas cela souhaitable dans un contexte où un vaporisateur peut suffir à la tâche… Mais c’est vrai que le fait que le dosage soit contrôlé par le « malade » et non pas par le médecin irrite le paternalisme médical dominant.

      Cela étant, « Moi Christine F, 13 ans, droguée, prostituée » ne correspond pas à la réalité de la consommation de cannabis. Ce type de discours, bien que basé sur des expériences vécues, perd toute crédibilité au regard du vécu des gens. Je doute que lire ce livre aux lycéens ait un quelconque effet positif global. C’est un peu comme quand, au Royaume-Uni, on projettait « Vol au dessus d’un nid de coucou » aux « malades » en hôpital psychiatrique. Peu constructif.

      On ne sortira pas de l’impasse autrement qu’en dédramatisant et en proposant un service d’ordre médical nettement moins coercitif que ce qui existe (ou existait) du fait d’interprétations abusives (et anticonstitutionnelles) de la loi de 1990 sur les HDTs ainsi que d’un hospitalocentrisme tout à fait malsain. Par contre, effectivement, le cannabis mets les gens dans une petite bulle qui filtre l’aggressivité du monde extérieur (dans le cas d’une consommation régulière), ce qui est considéré comme une « maladie mentale », mais qui peut être un effet recherché et qui aide la personne consommatrice. Nuançons avant de jeter des anathèmes psychiatriques contreproductives.

      1. Je ne considère pas qu’en matière de cannabis, on puisse parler de « service d’ordre médical coercitif »… Des soins sous contrainte ne seront pas mis en place pour une consommation de cannabis si celle-ci ne s’accompagne pas de conséquences psychiatriques et d’une dangerosité à court terme pour soi-même ou autrui.
        En d’autres termes, il ne suffit pas de chopper un ado qui fume un joint obtenir son internement, et heureusement. En revanche, il est indispensable que tous ces ados (et leurs parents) soient informés des risques, notamment des risques neuro-psychiatriques associés à la consommation de cannabis, car ils sont loin d’être négligeables, et déjà présents pour des consommations qui ne sont pas intensives.

        1. Je comprends votre point de vue, et je suis satisfait de l’entendre exprimé ainsi. Ce n’est malheureusement pas mon expérience, ni celle de certaines de mes connaissances. Pour moi, tout à fait subjectivement, il y a un décalage entre la théorie et la pratique, renforcé par les messages alarmistes auprès des mères les plus hypocondriaques (notamment du fait d’un contact prolongé avec le milieu psy).

        2. En ce qui concerne le rapport triangulaire entre enfants/jeunes adultes, cannabis et parents, il me semble que le document suivant relate le mieux ce qu’on pourrait qualifier d’approche saine et non coercitive.

          Cliquer pour accéder à Spapen_MDFT_TherapieFamiliale_Vol31No2_pp117-132_2010.pdf

          Un document tel que celui-ci me paraît préférable à mettre en avant que « Moi, Christine F… » pour la simple et bonne raison que « Moi, Christine F… » a trait essentiellement aux angoisses des parents (prodrome d’une maladie mentale?), tandis que le document ci-dessus à le mérite de mettre en questionnement le positionnement du consommateur par rapport au produit et par rapport aux parents, sans forcer excessivement la main. Un ado y sera nécessairement plus réceptif, pour autant qu’il ait une bonne relation avec ses parents (i.e. une relation faite aussi de relative liberté).

          Si c’est ce genre de considérations que vous entendez par le terme de risques neuro-psychiatriques, c’est une position non-alarmiste, qui se passe essentiellement dans le domaine de la négociation, ce qui peut effectivement prendre du temps.

          Maintenant, le souci, c’est: que se passe-t’il si l’entourage familial n’est pas sain? C’est l’occasion pour des parents de se prendre quelques grosses baffes (au sens figure ou propre, selon le stade) dans la gueule, ou simplement de crisper déjà une relation possiblement tendue. Il ne s’agit pas, de mon point de vue, de maladie mentale à ce stade, mais de problèmes relationnels qu’une stigmatisation unilatérale du cannabis à le potentiel de faire éclater. Il se peut aussi que l’ado ne souhaite pas inutilement faire éclater ces problèmes relationnels, et qu’il adopte une attitude passive et attentiste (attendre une énième fois que l’orage familial cesse), ce qui sera interprete comme un trait de personnalité schizoïde (à bon ou à mauvais escient)…

          Si cela éclate, vous aurez alors une notion de « difficulté à partager une interprétation du réel avec les autres » (vu que parents et ados ont des points de désaccords et des perspectives différentes sur leur avenir), une intolérance excessive des parents peut amener à une perception de « discours bizarres, délirants », et le conflit peut engendrer « retrait social », les conditions de vie plus difficiles peuvent ammener la personne à négliger son hygiène de vie. Ne pas remettre en cause le comportement des parents peut induire des symptômes dits négatifs.

          Et la on rentre dans le « médical », et ou l’entourage se met à instrumentaliser la « maladie » à des fins internes à la dynamique relationnelle familiale, et où le « schizo » se retrouve avoir systématiquement tort, et passible d’internements en série des qu’il manifeste son désaccord un peu trop fort, tant bien même que l’intensité de la manifestation du désaccord se retrouve être le mécanisme usuel de fonctionnement de l’entourage familial. Si en plus vous souhaitez choisir un peu votre orientation universitaire et vous vous y prenez de manière trop posée, i.e. passive, c’est bien évidemment que vous etes cannabiquement schizophrène (bonne blague)…

          En ce sens précis, la schizophrénie est une « maladie induite » par l’entourage social, i.e. un trouble factice (sans que ce soit, bien évidemment, une généralité pour tous les schizos).

          Quand vous lirez ce document sur la thérapie familiale, vous le trouverez sans nul doute équilibre et s’inscrivant dans une démarche plutôt positive. Cela étant, au regard de mon expérience en psychiatrie, ce document me hérisse le poil de bout en bout. Allez savoir pourquoi… Peut être parce que j’ai passe une décennie dans la crainte d’internements sur allégations sans même comprendre ce qu’on me reprochait, et qu’il a fallu que je lise mes dossiers psychiatriques pour comprendre dans quelle catégorie statistique on tentait de m’enfermer? Véritable persécution, sentiment de persécution ou délire floride de persécution? La réponse dépend curieusement du psychiatre, qui par principe ne retiendra jamais la première option…

          Si vous avez des problèmes de cannabis avec vos enfants, commencez plutôt par ce document que par une hypocondrie demeusuree. Et si un psychiatre se met à diagnostiquer une schizophrénie et délivrer des neuroleptiques, montrez-lui ce document pour une approche plus soft avant de commettre ce que je considère être de l’ordre de l’irréparable au sein de votre famille…

          Le cannabis invite aussi les parents à un regard critique sur leur rapport au cannabis et sur leur rapport à leurs gosses. Un diagnostic de maladie mentale, c’est curieusement une facilité parfois bien commode à des fins parfois douteuses et bien égoïstes.

      2. Bonjour,

        Je réponds bien tard à votre commentaire, n’étant plus passée par ici depuis longtemps.

        Mes filles me parlent ouvertement de leur consommation, quelle qu’elle soit et je ne me tape de scandale hypocondriaque auprès d’un psy quelconque étant donné que c’est une catégorie de personnes que j’exècre de plus en plus. Ils ont la science infuse sur ce qui se passe dans le cerveau des gens et ça me tape sur les nerfs.
        Par contre, ce que je voulais leur faire comprendre en leur faisant lire Christiane F, ce n’était pas les dangers du cannabis, c’était les dangers d’escalade… J’essaie un joint, j’essaie de la meth, j’essaie de la coke (jusque là, ça va à peu près) et puis, un jour peut-être, on se dit « et si j’essayais le crack ou l’héro ??? » et c’était cela que je voulais éviter.
        Donc, ma fille aînée fume toujours son joint par semaine et ça ne me dérange pas, tant que cela reste occasionnel et tant que cela ne l’empêche pas de bosser, de conduire et surtout de s’occuper de son fils…

        J’ai, pour ma part, fumé trois fois dans ma vie (eh oui, petits bras), et en dehors du fait d’avoir « la pâteuse », d’avoir faim et de dire des conneries, je ne me suis pas sentie bien car j’ai un gros défaut, qu’un psy détecterait peut-être comme un symptôme psycho-rigide… mais je n’aime pas ne pas me souvenir de ce que j’ai fait la veille ou même l’heure d’avant et c’est ce qui m’est arrivé avec ces joints (je me souviens vaguement de ce que j’ai fait ou dit, mais c’est flou et j’aime pas ça). Donc, je ne me défonce pas à l’alcool, ni aux joints… par contre, je me bourre d’antidouleurs pour des symptômes qui ne sont pas de la fibromyalgie, mais plus probablement le résultat d’une radiographie du bassin faite à ma mère il y a près de 50 ans (quand elle était enceinte de moi) et qui a dû me niquer la formation des ligaments et des cartilages… mais ceci n’est qu’une supposition. Tout ça pour dire que je me fous la santé en l’air (foie, reins…) pour essayer d’avoir moins mal. Je me drogue donc tout à fait consciemment, mais ça ne me tape au cerveau.
        Si on me dit demain qu’on a trouvé une plante qui réduit la douleur sans péter au cerveau, je prends tout de suite, mais je ne sais pas si cela existe.

      3. Re,

        Je me rends compte (en poursuivant la lecture des com) que j’avais déjà répondu en 2012…

        Pour ma part, lire Christiane F. a été, si on peu le dire ainsi, salvateur car vers l’âge de 15 ans, je fréquentais une bande jeunes dont un grand nombre se droguait (héroïne) et peut-être, je dis bien peut-être, que si je n’avais pas lu ce livre, j’aurais été tentée car, comme tout adolescent, j’étais mal dans ma peau et ne savais pas quoi faire. Mais grâce ou à cause de ce bouquin, j’ai eu une vision tellement morbide des drogues (en général) que je n’ai pas voulu tenter le diable…
        C’est pas juste faire lire bêtement un livre qui réveillera les consciences, mais mettre ce genre de livre au programme plutôt que Notre Dame de Paris ne serait pas, à mon avis, tout à fait inutile si on y adjoint des débats ou des témoignages en « live »…

        Mais encore une fois, ceci n’est que mon avis non éclairé de personne « non éduquée ». (par contre, ce n’est pas une raison suffisante pour me mettre des « pouces vers le bas » – je dis ça pour ceux qui l’ont fait)

        Bonnes fêtes à tous.

  13. @gogo
    Bonsoir,

    Quand je parle de faire lire « Moi Christiane F… », j’entends par là de le faire lire avant que le jeune ne commence à consommer, après, en général, c’est trop tard, sauf si l’ado est « sain » et bien entouré, mais s’il est bipolaire ou dépressif, comme je peux le constater chez le copain (23 ans, ce n’est plus un ado) de ma cadette, qui passe par des phases d’euphorie – il écrit des chansons, a plein d’idées parfois intéressantes… – et des phases de dépressions – nombreuses au demeurant -, je pense que ce livre n’aura, effectivement aucun effet. Mais il fume et en a, d’après lui, besoin. Quand je lui parle thérapie, lithium ou antidépresseur, il me rétorque qu’il va perdre sa « créativité ». Mais quand je lui qu’avec une thérapie il a tout à gagner, il me répond, comme beaucoup : « je ne suis pas fou » et comme ce n’est pas mon fils, et que ça fait assez longtemps que j’essaye de lui faire prendre conscience de ses problèmes, je basse les bras…
    J’ai lu le document que vous avez mis en lien et même s’il est fort intéressant, encore faut-il avoir une famille prête à reconnaître « ses erreurs » et à vouloir transformer, voire transcender la relation parents-enfant(s). Ce qui n’est pas toujours le cas et puis, il faut habiter Bruxelles ou sa banlieue pour aller voir le docteur Spapen… et je n’en ai pas les moyens, sinon j’aurais pu tenter d’aider ce jeune homme à diminuer sa consommation et surtout à gérer sa colère (tout en étant bien consciente que ce n’est pas mon rôle, mais je pense à ma fille avant tout), contre son père (dépressif), sa mère (pas très nette non plus) qui, tout deux, l’ont « abandonné » et il n’arrive pas à passer au-delà, donc, il fume (quant à savoir si c’est une excuse ou pas, la question reste à poser).

    En ce qui concerne la créativité pour les fumeurs « occasionnels », j’ai, pour ma part, dû fumer 4 ou 5 fois en 46 ans d’existence et à part dormir et avoir l’impression de parler pour ne rien dire, je n’ai rien ressenti d’intéressant…sinon le ridicule de la situation. Je ne dois pas être programmée pour être addict aux drogues psychoactives, car je fume du tabac et je prends des antidouleurs (cassée de partout), mais je n’aime pas l’alcool, ni le cannabis. Je reste intimement persuadée que tout cela vient d’une chimie dans le cerveau qui fait que les jeunes, à l’adolescence, ont des changements hormonaux et physiologiques tellement importants qu’ils peuvent, à tout instant, basculer d’un côté ou l’autre de la barrière. Et s’ils basculent du côté obscur « de la force », il faut tout faire pour les aider à s’en sortir le mieux possible, mais on ne nous en donne pas vraiment les moyens (écoles, médecine scolaire…) et là est le drame de notre époque. On sauve les banques, les états, mais qui sauvera nos jeunes, puisqu’ils sont notre avenir, il est grandement temps de s’en préoccuper .

    Bon réveillon et bon début d’année 2013 à tous.

    1. c’est bien vrai ça cette société se fiche de notre santé mentale. Pire, plus ils maintiennent le déséquilibre, plus on consomme. Jamais assez belle, jamais assez bien habillée, assez mince, assez riche. On nous culpabilise constamment, ca devient un enfer. Ressembler à un top modele, ca n’a plus rien d’extraordinaire, c’est un minimum !
      On valorise à l’extreme l’apparence alors que l’intelligence, les valeurs morales tout le monde s’en fou. A l’époque les derniers de la classe ils finissaient dans un lycée professionnel. De nos jours, ils finissent dans les télé-réalités grassement payés (trop pour ce qu’ils y font en tout cas) où la bétise est glorifiée. Cette société est nivelée par le bas, c’est navrant.

  14. ça rend dingue j’en étais sûre ! Mon ex en a consommé très tôt et n’a jamais arrété. C’est peut-être pour ça qu’il avait un QI d’huitre. Quand il en prennait, il devenait (encore plus) parano, jaloux, désagréable. Ca fait ressortir tout ce qu’il y a de pire en lui. Je comprends pas pourquoi les gens s’obstinnent à fuir leur problème à l’aide de béquilles chimiques plutôt que de les affronter. Le canabis, les anti-dépresseurs ne résolvent pas les problèmes, ils en créent d’avantage.

      1. Mis à part le fait que je trouve cocasse que la réponse d’Igor englobe tout de go le cannabis et les anti-dépresseurs, je ne peux m’empêcher de trouver lourdingue le type de psy de comptoir pratiquée par Syl.

        En effet: Outre le fait que votre ex ait commencé très tôt et n’ait jamais arrêté (ce qui n’est effectivement pas le comportement le plus malin) vous désignez le cannabis comme probable coupable de son QI d’huître. Là, je me bidonne. La question est plutôt pourquoi êtes-vous tombé sur un bonhomme avec un QI d’huître, et pourquoi éprouvez-vous le besoin d’en faire du chanvre le bouc émissaire.

        Sur la question du QI: bien qu’il paraisse somme toute peu probable que le chanvre ou autres substances psycho-actives ait un effet bénéfique sur le QI sur le long terme (booster son QI sur le long terme n’étant que rarement la raison de prendre du cannabis ou des substances psychoactives), vous passez complètement sous silence le fait que de grands bonhommes et de moins grands bonhommes attribuent à ces substances des effets bénéfiques sur leur intellect. Paul Erdos, par exemple, n’a jamais vraiment pardonné d’avoir gagné son pari d’arrêter temporairement les amphétamines, et y voyait un lien direct avec sa créativité. Vous zappez aussi l’utilisation de la Ritaline qui est promu comme un truc positif sur les capacités cognitives sur le long terme pour diverses raisons, parfois peu avouables. En ce qui concerne le chanvre, je trouve cela absurde de croire que cela ne peut avoir d’effet cognitifs positifs: quand vous êtes sous pétard et que vous arrivez à vous concentrer (ce qui n’est pas donné à tout le monde, j’en conviens), l’effet dit psychotique est particulièrement appréciable et utile: l’effet parano/ »psychotique » permet d’envisager des points de vue qui nécessiterait plus de temps et d’efforts intellectuels, et la concentration permet d’en tirer quelque chose, disons, « productif ». Ne parlons même pas du LSD (qui a des effets, difficilement contrôlables, tout aussi positifs que négatifs) ou du MDMA (qui a ma connaissance n’a pas été étudié dans un cadre clinique chez les lacaniens français – mais heureusement que cela bosse un peu plus sérieusement à l’étranger sur ce sujet) dont l’effet psychiatrique dépasse largement les seules problématiques médiatiques de QI, par ailleurs largement surfaites ou même superflues.

        Les résultats avancés par Igor sur le QI dans le sous-groupe des consommateurs de cannabis ayant commencé très tôt ne me semblent pas inintéressants, mais la chute de QI évoquée n’équivaut pas à un condamnation éternelle au crétinisme, et ces résultats prennent la thématique du chanvre d’un point de vue qui me semble coupablement réducteur et alarmiste.

        Le fait qu’il devienne « parano, jaloux, désagréable » me semble essentiellement votre problème plus que le sien, ce que vous confirmez en qualifiant, subjectivement, de « pire » ce que cela fait ressortir en lui. Je n’ai jamais, personnellement, été parano, jaloux ou désagréable sous chanvre (plutôt le contraire d’ailleurs). De plus, vous semblez éluder complètement le fait (intéressant pour nos psychiatres et psychopharmacologues) que les pétards favorisent le fait de relativiser ainsi que le pardon, et que ses antagonistes ont tendance à rendre quelque peu rancunier…

        « Je comprends pas pourquoi les gens s’obstinnent à fuir leur problème à l’aide de béquilles chimiques plutôt que de les affronter. » Cela ne me dérange pas que vous ne compreniez pas. Mais cela me dérange que vous m’enfermiez ou que vous enfermiez votre ex, et que vous pointiez du doigt les spliffs comme la cause de tous les malheurs sur terre. Par ailleurs, les gens ne fument pas des spliffs essentiellement dans le but de fuir des problèmes, largement imaginaires mais faisant néanmoins l’objet d’une pathétique quête psychiatrique de « la maladie mentale sous-jacente ». Ce genre de réflexions psy peut mener très loin:

        http://www.jerecuperemonex.com/forum/separaton-brutal-et-assignation-en-justice-t14108.html

        Posez-vous plutôt la question de pourquoi vous n’avez pas trouvé mieux comme bonhomme. C’est une question peut-être un peu trop cruelle?

            1. Fin des commentaires, début Mars 2013, juste au moment où je sortais d’HDT. Depuis j’ai fait du chemin. Personnellement, je ne consomme pas de cannabis, j’adhère cependant, à solutionner les problèmes dans l’immédiat pour reprendre du champ, et si ça passe par le chanvre… ; parfois, dans la douleur le futur se compresse, si bien qu’il ne peut se concevoir autrement que dans l’instant. Et dans l’instant, tant qu’on est vivant, on ne peut faire autre chose que de vivre, vécu!. Il est parfois des solutions vitales, on lit bien ici que cela transcende la simple biochimie, c’est tant mieux. Il est néanmoins une alchimie psy, que je reconnais et que j’apprécie. Merci, tous, vous avez illuminé ma journée. Je précise qu’en dépit de son ancienneté, je viens de lire des textes qui mériteraient d’être animés, à la fois didactiques, drôles, et touchants. Hommage à Lemmy Kilmister en passant, dont le sang était… toxique.

Répondre à actusquat Annuler la réponse.