Il s’agit dans cette étude des effets de la dépression sur la production des neurones et du rôle des antidépresseurs à ce niveau. Nous savions que la dépression est associée à une perte de ces fameux neurones et nous savions également, grâce à plusieurs études (elles aussi disponibles), que ces médicaments augmentaient la neurogénèse (production de nouveaux neurones) chez l’animal. Encore restait-il à vérifier ce phénomène chez l’Homme et à en comprendre les mécanismes. Les chercheurs ont donc étudié des cellules souches (destinées à se transformer soit en neurones, soit en d’autres types de cellules) d’une région cérébrale particulièrement atteinte dans la dépression (l’hippocampe) et constaté les mêmes effets. L’administration d’un antidépresseur (sertraline) a favorisé la différenciation de ces cellules souches en neurones après quelques jours. Un récepteur aux glucocorticoïdes (GR) est visiblement impliqué dans cette neurogenèse, stimulé positivement par les antidépresseurs, et négativement par les hormones de stress qui semblent jouer un rôle dans la survenue de la maladie dépressive. Ce modèle humain permettra surement de tester de nouvelles molécules et de trouver, nous l’espérons, de nouveaux antidépresseurs plus efficaces.
C Anacker et coll. Antidepressants increase human hippocampal neurogenesis by activating the glucocorticoid receptor. Molecular Psychiatry (12 April 2011)