NightmarZ: Asylum ♥♥♥♥

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« I was not crazy–what happened to me was crazy but did happen »

Voici une pensée à inscrire à l’entrée des hôpitaux psychiatriques tant elle illustre à merveille la plupart des vécus délirants. À l’instar de nombreux patients, cette héroïne de 17 ans est soumise à une sorte de double peine : la « matérialisation » d’un cauchemar suivi d’un second, tout aussi réel et bien pire encore, à savoir son internement. La caricature de l’hôpital psychiatrique, aussi outrancière que nécessaire, est à considérer parmi les grandes réussites de ce premier épisode. La froideur extrême des locaux, du personnel et notamment du psychiatre qui ne lève jamais les yeux de son dossier devient presque plus saisissante que les scènes de violence plus directes, aussi sexuelles ou sanglantes soient-elles. L’angoisse de la jeune fille est par ailleurs admirablement retranscrite, particulièrement dans ses aspects les plus physiques tout comme l’est sa vaine lutte contre un sommeil dont les effets se révèleront pour le moins inattendus.

Il s’agit donc du premier épisode d’une série de six (NightmareZ), disponible à un prix très abordable exclusivement en version numérique et en anglais sur différentes plateformes. Dirigez vous tranquillement sur le site d’Irma Geddon pour vous le procurer.

NightmarZ: Asylum

« Don’t worry, I’m a trained nurse, I’m used to see naked people. And I won’t look, promise! »

5 réflexions sur “NightmarZ: Asylum ♥♥♥♥

  1. « I wasn’t crazy, what happened to me was crazy but did happen was crazy »

    Titre accrocheur… mais qui semble sous-entendre qu’un délire est quelque chose d’intrinsequement faux, ou du moins ayant une composante fausse…

    La question est: pourquoi ferai-je confiance dans les capacités d’un psychiatre a déterminer si quelque chose est vrai ou faux? Compte tenu que 1) il n’en prend manifestement pas la peine, et que 2) beaucoup de choses semblent délirantes à un psychiatre. Autrement dit: quelle est la définition d’un « délire » et cette définition est-elle non délirante? Comment s’assurer qu’à l’époque actuelle, Galilée n’aurait pas fini neuroleptise avec un diagnostic de schizophrénie et de délire de persécution paranoïaque?

    Pour citer Wikipédia:

    « … un délire peut être considéré comme faux par un docteur ou un psychiatre car ce délire semble excessif, bizarre voire impossible. Les psychiatres possèdent rarement le temps ou les ressources nécessaires pour vérifier la validite de ce que croit ou dit l’individu et peuvent parfois les diagnostiquer à tort de délire. »

    Quand on ne comprend pas pourquoi on est en HP, et qu’on attend patiemment de sortir, on en sort avec un psychose blanche, et quand on l’ouvre, on delire… Comment opérer un « retour au réel », quand le réel préoccupe nettement moins le psychiatre que la phénoménologie du délire? Saisir un tribunal pour s’intéresser aux faits, quitte à rentrer encore dans un beau stéréotype de délire? Parce que la méthode  » écoute, petit cinglé de psy, tu t’en cognes de ce que je dis, alors laisse moi m’en cogner de ce que tu dis et fout moi la paix » n’est de toute évidence pas opérante, bien que de bon sens.

    Probablement un peu hors sujet par rapport au bouquin, mais le titre est trop racoleur à mon goût.

    1. Oui enfin sauf que pour la très très grande majorité des délires, il n’y a vraiment pas besoin d’aller faire une enquête pour conclure. Et puis le délire en lui même reste aussi un symptôme, un symptômes parmi d’autres qui l’accompagnent.
      Il est vrai que les psychiatres n’écoutent parfois pas assez les patients. En revanche je ne crois pas qu’ils se trompent tant que ça sur la nature délirante de ce qu’ils entendent.

      1. Vous ne trouvez pas cela quelque peu léger comme réponse? Ou même morbidement rationnelle, voire carrément irresponsable?

        Il y a énormément de choses à disséquer dans votre réponse. Trop, même. Mais strictement rien qui ne puisse encourager une personne sensée et informée à ne pas avoir de comportement paranoïaque en face d’un psychiatre.

        Prenons le cas de Gustl Mollath. Peut-être ne rentre-t’il pas dans votre catégorie de la « grande majorité des délires »… Mais qu’a-t’il à attendre de la psychiatrie qui lui a pourri la vie? Qu’est-ce qu’il peut bien en avoir à faire du fait que son « délire » est vraisemblablement véridique mais que vous y voyez des symptômes? Pourquoi considérez-vous (probablement) que de tels symptômes équivalent à un consentement aux « soins »?

        http://www.guardian.co.uk/world/2012/nov/28/gustl-mollath-hsv-claims-fraud

        Plutôt que de nous présenter des généralités jansénistes sur le délire (sans pour autant prendre la peine de le définir), une approche un chouilla plus casuistique sur un tel cas concret (celui de Gustl Mollath par exemple) vous permettrait de nous expliquer un peu plus le bien-fondé du traitement psychiatrique de la dénonciation de fraude fiscale. Cela serait un bon exercice pour vous, et aurait le mérite d’informer le lecteur d’un échantillon du type de réalités que recouvre la phrase « I was not crazy – what happened to me was crazy but did happen ».

        1. Hey, ça va, je suis psychiatre, pas bourreau. Essayez de la faire un peu moins agressive. Je ne suis pas responsable de votre dégoût des psychiatres et si vous souhaitez une réponse plus longue, je peux le faire.

        2. Je passe rapidement sur votre fait divers car je ne vois pas vraiment ce que vous attendez de moi là dessus. Les internements abusifs existent, et leur conséquences sont souvent dramatiques. Ce qui peut être également dramatique, c’est de ne pas interner quelqu’un qui en aurait eu besoin, et dont le délire n’a pas été reconnu comme tel. Les erreurs peuvent être commises dans les deux sens.
          Maintenant, que voulez vous, les psychiatres sont humains, du moins ils essaient de l’être pour la plupart. Et encore une fois, un patient n’est pas résumable à son délire. Il ne suffit pas de délirer pour être interné, il faut que les symptômes psychiatriques constatés entraînent un danger pour le patient ou pour les autres, et que le patient s’oppose au soins.
          Quant au cas du patient interné par erreur pour un délire qui n’en serait pas du tout un, j’en n’ai encore jamais vu, et jamais entendu parler autour de moi. En revanche, des patients délirants qui ne sont pas hospitalisés ou pas pris en charge, j’en ai vu plein!

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