Le Mur : la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme

Affaire Le MUR, Autisme, Internet, Psychanalyse
LE MUR : une plongée en apnée dans un monde ou l’idéologie a supplanté la raison.
Depuis plus de trente ans, la communauté scientifique internationale reconnaît l’autisme comme un trouble neurologique entraînant un handicap dans l’interaction sociale. Tous les autistes présentent des anomalies dans une zone du cerveau, le sillon temporal supérieur, identifiée en l’an 2000 par le Dr Monica Zilbovicius, psychiatre à l’INSERM. Hélas, en France la psychiatrie qui reste très largement dominée par la psychanalyse, ignore résolument ces découvertes. Pour les psychanalystes, l’autisme est une psychose, autrement dit un trouble psychique majeur résultant d’une mauvaise relation maternelle. Sophie Robert a réalisé une longue enquête auprès d’une trentaine de pédopsychiatres-psychanalystes afin de démontrer par l’absurde (de l’aveu même des principaux intéressés !) l’inefficacité de la psychanalyse comme traitement de l’autisme.

Ma colère laisse progressivement la place à un sentiment de honte tenace pendant le visionnage de ce reportage : un triste spectacle, des propos plus affligeants les uns que les autres. Comment a-t-on pu en arriver là? Comment ces dogmes ahurissants ont-ils pu se répandre et s’installer aussi durablement en France au sein de la sphère médicale (psychiatrique)? La croyance religieuse, voire délirante, n’a, il est vrai, jamais empêché de délivrer des soins adaptés lorsqu’une distance suffisante est établie entre science et croyance, mais ici…

L’autisme semble révéler au mieux les travers d’une discipline qui ne semble pouvoir vivre que par le monopole, et dont la profonde intolérance à la critique de certains de ses acteurs les rend dangereux. Si les théories psychanalytiques pouvaient représenter un progrès il y a un siècle, les proclamer solennellement et les appliquer sur des enfants autistes en 2011 sans tenir compte des progrès réalisés et des autres approches relève de la dérive sectaire.

Il est temps que ces fiers psychanalystes qui se disent ici en guerre contre « l’invasion du comportementalisme » abandonnent le spectre autistique et se replient dignement, si tant est que l’on puisse encore invoquer une certaine dignité face à une situation aussi catastrophique. La communauté psychanalytique réagira probablement à ce reportage, et avancera encore et toujours les mêmes arguments : ils seraient ainsi les seuls à prendre en compte la singularité du sujet, à défendre les pauvres patients contre l’horrible dressage des TCC, contre l’empire de l’industrie pharmaceutique, contre le gigantesque complot gouvernemental visant à nous transformer en marionnettes dociles, contre le scientisme galopant, le fascisme, le côté obscur de la force et l’immonde pouvoir de Satan. Finalement, nous devrions uniquement les remercier.

Le plus révoltant pour les patients et les familles reste cette profonde incapacité à reconnaitre ses erreurs et/ou ses errances, une remise en question rendue impossible par l’intensité de ces croyances et la profondeur de leur implantation…

11 réflexions sur “Le Mur : la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme

  1. C’est ce dont je parlais l’autre jour sur le site des 39: certains psys, et souvent ce sont des psychanalystes, préfèrent détruire leurs patients plutôt que de remettre leur théorie en cause. Ca me fait penser à une dame férue d’astrologie qui m’a dit: « Vous êtes taureau ascendant taureau? Vous aimez la nature alors. -Non, pas trop. -Mais si, forcément. -Non, je vous assure. -Vous y viendrez ». Elle m’a aussi fait mon thème astral, et quand je refutais les trucs qu’elle me disait sur mon enfance, elle en a conclu que je ne devais pas lui avoir donné la bonne heure de naissance.

    1. Oui l’irréfutabilité reste parmi les aspects les plus irritants des pseudosciences
      qui ont systématiquement réponse à tout dans toutes les circonstances (ça rime en plus)…

  2. j’ia fait hier une video pour essayer de sensibilier les medias etrangers, qui commencent à s’interesser à cela.
    le film va etre montre à la prochaine conference internationale sur l’autisme à Philadelphie, fin janvier. sophie robert ira probablement ….

  3. Votre propos est tellement évident que vous avez besoin de truquer les interviews que vous faites des psychanalystes ! ( Voir le procés en cours)

    Alain le 21 décembre

  4. Où est le trucage ?
    Le Mur, centré sur la problématique de l’autisme, recence l’avis de psychanalystes à propos de l’autisme – ce qui dans cette discipline conduit à aborder nécessairement le rapport maternel, la psychose infantile… Par conséquent, des extraits uniquement sur ce sujet (et ses corollaires) sont condensés, en pratiquant des coupes qui ne déforment pas pour autant le propos général de chaque unique intervention.

    http://psychanalysedevoilee.oceaninvisibleproductions.com/la-psychanalyse-devoilee/le-mur-la-psychanalyse-a-lepreuve-de-lautisme/le-genre-documentaire-en-danger-reponse-aux-psychanalystes/9/

    À bientôt

  5. « Tous les autistes présentent des anomalies dans une zone du cerveau, le sillon temporal supérieur ». Pourquoi, dans ce cas là, les autistes en France ne sont pas adressé à un neurologue, on ne pratique pas de scanner, rien… Mon fils a 8 ans, depuis qu’il a 3 ans les « spécialistes » tentent de le diagnostiquer… bon, on attend depuis 3 ans le CRA… il a été vu par 3 psychiatre, une psychologue, 4 orthophonistes, 2 psychométriciennes.. mais jamais de neurologues, et personne n’a jamais exploré son cerveau… Pourquoi? IL suffirai donc de voir s’il présente cette anomalie, ou non, pour diagnostiquer???

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